1982-07-11 : Dent de Crolles
Année | 1982 |
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Date | 11/07/1982 |
Massif | Chartreuse |
Département | Isère |
Nombre de Victimes | 1 |
Durée | Plus de 4 jours |
Nombre de Sauveteurs | 75 |
Le contexte
Le 11 juillet 1982, vers 12h00, Baudouin L., Olivier S., Marilyn M. et Thierry F. entrent dans la grotte du Jibé située dans les falaises de la Dent de Crolles. Ils ont pour objectif de retrouver le fort courant d'air qui disparaît dans le puits de 130 m. Le groupe explore les lucarnes de ce puits. C'est en pendulant pour atteindre l'une d'elles que Thierry F. décroche un groupe de blocs qui percute Baudouin. Il a mal au bras et à la hanche, il saigne. Olivier S., qui se trouve plus haut, sort donner l'alerte. Il est 16h00. Thierry F. rejoint Baudouin et l'aide à passer sur son descendeur. Il l'accompagne jusqu'à une vire située en contrebas qu'ils atteignent par un pendule. Là, ils attendent.
À 17h06, Albert OYHANÇABAL est informé de l'accident par la gendarmerie. Assez rapidement, France GUILLAUME se rend sur les lieux, accompagnée par un sauveteur de la CRS 47. Le SAMU 38 est avisé et les sauveteurs de la 3SI sont mis en alerte, tout comme les pompiers. À 20h30, l'équipe médicale arrive auprès du blessé. Pendant ce temps, une autre équipe effectue une reconnaissance pour évaluer les besoins, puis ressort à 0h15 le lundi 12 juillet.
France GUILLAUME diagnostique une fracture du pouce et une fracture ouverte de l'humérus. L'évacuation du blessé, qui s'effectuera en brancard, nécessitera d'élargir de nombreux passages. Une commande d'explosifs est donc passée sans délai auprès de la gendarmerie et à 2h00, 5 artificiers isérois sont requis. Le chantier d'élargissement de 2 méandres va prendre du temps. L'équipe médicale installe donc confortablement le blessé dans un duvet. Devant l'ampleur des travaux à mener, les artificiers de la Savoie et de l'Ardèche sont appelés en renfort.
À 11h00, la première équipe d'artificiers est engagée. Elle sort au bout de 10 heures. La 2ème entre sous terre à 17h40. À 18h20, la relève de l'équipe médicale assurée par Olivier KERGOMARD monte sur site. Elle arrive au contact de la victime vers 23h00 et France GUILLAUME sort à 23h27.
Le mardi 13 juillet, entre 0h20 et 0h30, les 3ème et 4ème équipes d'artificiers pénètrent dans la cavité. Devant les difficultés rencontrées par les équipes de désobstruction, il est décidé de faire appel au savoir-faire de Claude BOU, spéléologue tarnais qui fait référence en la matière. Ce dernier fait le voyage en avion et arrive sur site à 12h30. Pendant ce temps, la 5ème équipe d'artificiers entre en action. À 10h30, Michel BARTHE relève Olivier KERGOMARD. À 17h00 une équipe d'équipement du puits est engagée. À 22h30 c'est au tour de la 6ème équipe d'artificiers de reprendre le chantier d'élargissement. Durant cette journée, une grosse quantité de bois d’œuvre et de grillage est acheminée sur le plateau sommital de la Dent de Crolles, afin de construire sous terre une structure permettant de protéger la victime des projections dues aux nombreux tirs d'explosifs.
Le mercredi 14 juillet, à 0h20, le matériel de boisage ainsi que le grillage sont acheminés dans la cavité pour aménager une plateforme au-dessus du blessé. Cette structure permettra de la protéger des chutes de pierres. À 12h00, la 7ème équipe de désobstruction effectue les derniers tirs dans le méandre au sommet du puits. À 13h00 la nouvelle équipe médicale part pour préparer l'évacuation. Elle est accompagnée de sauveteurs qui vont appareiller le blessé.
À 18h20, la remontée de la victime commence. Elle est supervisée par Olivier KERGOMARD et France GUILLAUME. À 20h30 le blessé est au sommet du grand puits et commence alors l'évacuation dans le méandre élargi. Si la progression dans le premier méandre a été rapide, il n'en va pas de même dans le second, dont la victime sort à 1h40 le jeudi 15 juillet. Le brancard sort de la cavité à 4h45, il est immédiatement treuillé dans la falaise et arrive sur le plateau sommital de la Dent de Crolles à 5h40. Approximativement 1h plus tard, il part en hélicoptère vers l’hôpital de Grenoble.
À noter qu'André BONHOMME, sauveteur ardéchois, a eu la main fracturée par une chute de pierre dans un puits. Après avoir terminé sa mission, il est évacué vers l’hôpital de Grenoble.
Sauveteurs engagés
Sont notamment intervenus sur cette opération :
3SI | ||
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Marc ROSSETTI | Yves PERRET | Pierre GIANESE |
Patrick DAVIN | Olivier SCHULZ | Thierry FERRAND |
Guy BRABANT | Pierre GARCIN | Henri-Jacques SENTIS |
Jean-Pierre POUCHOT | Jean-Michel FRACHET | Jean-Pierre VINCENT |
Gilles LINGER | Christophe GAUCHON | Bernard PLAN |
Michel BELLE | Daniel PESENTI | Serge CAILLAULT |
Guy PROUIN | Philippe ACKERMAN | Jean-Jacques DELANNOY |
Albert OYHANÇABAL | Philippe MOIGNET | Guy MASSON |
Bruno TALOUR | Philippe BONNEFOY | Thierry BONNEFOY |
Philippe CARBONNEL | Luc LAFOND | Jean-Luc GAMONET |
Georges MARBACH | Maurice CHIRON | Bernard FAURE |
Loys GOIRAND | Patrick GARCIN | Jacky SORET |
Henri ROSSETTI |
SSF 73 | ||
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Yves GOURJU | Pierre DUPORT | Jean-Louis FANTOLI |
René BLAD |
SSF 07 | ||
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Daniel POULNOT | Michel ROUX | André BONHOMME |
SSF 81 | ||
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Claude BOU |
SAMU 38 | ||
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Michel BARTHE | France GUILLAUME | Olivier KERGOMARD |
CROIX ROUGE FRANÇAISE | ||
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Yves CHATAIN | Henri CHATAIN | Pierre DEGUEURCE |
Michel RAIBON |
BASE HÉLICOPTÈRE DU VERSOUD | ||
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Commandant AUBERT | GRAVIOU | LAMOUSSE |
ROCCA | ROUET |
CRS 47 | ||
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Commandant BARRERE | Émile CHAILLAN | Michel FOUAD |
Marc GALMARD | Alain HOCHEL | Christian MERCIER |
Guy QUER | François TOMET |
SDIS 38 | ||
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BACHIMONT | CLERE | DIDIER |
Philippe PORCHERON | Joël LAMBERT | PIRAUD |
RENAUD | Noël RUFFET | BOISSIN |
MONVOISIN | SMOTER |
Témoignage
Épilogue
C'est la première fois que les explosifs sont utilisés avec une telle ampleur en Isère, en opération. C'est aussi la première fois qu'autant d'équipes d'artificiers se relayent. En fonction des effets désirés et du stock disponible, les artificiers ont utilisé du Symagel, de la gomme A, du Titagel et du cordeau détonant. 2 analyseurs de gaz Draeger ont été mis en œuvre durant toute la durée du chantier. Heureusement pour tous les intervenants et la victime, un fort courant d'air a évité que l'air soit vicié par les gaz de tir.
Le coût de l'intervention s'élève à 16 571 Francs.