Modifications

Sauter à la navigation Sauter à la recherche
aucun résumé de modification
''Le ressaut suivant est descendu : 20 mètres d’échelle. Commotionné par ma chute, je repars derrière Fernand sans plus penser à rien. Trente mètres en diaclase, puis un boyau elliptique qui nous oblige à ramper. Ruisseau dans le fond, stalactites, nous avançons vite. Petzl qui a pris un peu d’avance s’arrête brusquement :''
''-Fini , dit-ilNon ?Regarde toi-mêmeLe ruisseau s’engage dans un goulet minuscule, absolument impénétrableMais le boyau elliptique , où est-il passé ?Et le courant d’air ?Nous avons été trop vite. Revenant sur nos pas nous retrouvons notre boyau, mais plein mais presque jusqu’à ras la voute d’une glaise épaisse ; n’importe, c’est là que s’engage le courant d’air, c’est notre ultime chance. Fernand travaille avec acharnement, creusant le sol avec un débris de stalactite il m’annonce bientôt que ça passera, ce n’est qu’une question de temps ; peu à peu, il avance :La galerie remonte me crie-t-il.Il s’insinue enfin, part à toute allure.Je crois que c’est gagné, c’est très grand !Je me glisse à mon tour par l’étroit passage et le rejoins. Je ne reconnais rien, mais nous sommes dans une galerie large de trois mètres et très haute. Fernand veut aller à droite, moi à gauche ; chacun suit son idée. Blessure, douleur, inquiétude du retour, tout est oublié. J’examine les lieux, essayant de me souvenir ; un coude à angle droit me semble familier ; plus loin des marques blanches sur le sol me font penser à des traces de clous. Brusquement, la preuve m’apparaît, indiscutable : au milieu d’un petit bassin, un élément de pile de poche ! Il ne peut provenir que de notre expédition de 1940. Je pousse un sauvage hurlement de triomphe, qui n’a certes rien d’humain, mais auquel Fernand ne pourra se tromper, et je cours au-devant de lui, le cœur dilaté de joie : la jonction est faite.''
''-Non ?'' ''-Regarde toi-même.'' ''Le ruisseau s’engage dans un goulet minuscule, absolument impénétrable.'' ''-Mais le boyau elliptique , où est-il passé ? Et le courant d’air ?'' ''Nous avons été trop vite. Revenant sur nos pas nous retrouvons notre boyau, mais plein mais presque jusqu'à ras la voûte d’une glaise épaisse ; n’importe, c’est là que s’engage le courant d’air, c’est notre ultime chance. Fernand travaille avec acharnement, creusant le sol avec un débris de stalactite il m’annonce bientôt que ça passera, ce n’est qu’une question de temps ; peu à peu, il avance.'' ''-La galerie remonte, me crie-t-il.'' ''Il s’insinue enfin, part à toute allure.'' ''-Je crois que c’est gagné, c’est très grand !'' ''Je me glisse à mon tour par l’étroit passage et le rejoins. Je ne reconnais rien, mais nous sommes dans une galerie large de trois mètres et très haute. Fernand veut aller à droite, moi à gauche ; chacun suit son idée. Blessure, douleur, inquiétude du retour, tout est oublié. J’examine les lieux, essayant de me souvenir ; un coude à angle droit me semble familier ; plus loin des marques blanches sur le sol me font penser à des traces de clous. Brusquement, la preuve m’apparaît, indiscutable : au milieu d’un petit bassin, un élément de pile de poche ! Il ne peut provenir que de notre expédition de 1940. Je pousse un sauvage hurlement de triomphe, qui n’a certes rien d’humain, mais auquel Fernand ne pourra se tromper, et je cours au-devant de lui, le cœur dilaté de joie : la jonction est faite.'' ''Pour achever de convaincre Fernand, nous allons jusqu’à jusqu'à la piscine, puis nous revenons. Le point bas que nous venons de franchir est identifié maintenant : c’est le couloir de glaise qui l’an dernier était plein d’eau. Une grosse pluie les jours précédents et le passage aurait été impossible ; un siphon nous aurait arrêté à quelques mètres du but.Avec nos camarades échelonnés le long des puits, il n’est pas possible de traverser vers le Guiers Mort. Nous devons remonter vers le Glaz 270 mètres de dénivellation. Il n’est pas encore 20 heures, l’horaire est à peu près respecté. Nous grimpons les vingt premiers mètres ; tout là-haut, perché sur sa corniche, Dubost chante à tue-tête pour passer le temps, nous lui crions notre victoire ; il hisse les échelles, refait l’amarrage et nous montons lentement ce second ressaut de 35 mètres.''
Mon pied me fait souffrir sérieusement, ce qui m’inquiète pour la suite. Le Puits du Piège avec sa cascade nous arrose copieusement l’un après l’autre. Et voici le dernier puits avant les méandres. Dubost l’escalade en tête en chahutant un peu l’échelle. Il termine plus calmement, hisse un sac de matériel, puis je le rejoins. Pendant ce temps, Fernand a amarré au bout de l’échelle le matériel restant à remonter ; nous n’aurons plus qu’à hisser le tout lorsqu’il sera en haut.

Menu de navigation