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''Contrairement à nos craintes, le parcours des méandres n’est pas trop dur malgré la charge : 70 mètres d’échelles, une cordelette de 30 mètres en cinq millimètres. Pour les manœuvres, une cagoule étanche, quelques vivres et le matériel de pitonnage, ce qui représente deux sacs chacun. À 16 heures, nous sommes au terminus précédent. Nous cherchons vainement aux abords immédiats une bonne fissure pour le piton d’amarrage des échelles ; il en existe une très convenable mais elle est trop éloignée du puits et il faudrait sacrifier 10 mètres d’échelle alors que nous n’en avons pas de reste. Tant pis, nous nous contenterons d’une fissure médiocre dans laquelle le piton s’enfonce mal ; le risque est gros, aussi nous essayons d’abord la solidité de l’ensemble par plusieurs tractions brutales sur l’échelle. Puis je descends, tandis que mes amis surveillent le piton ; rien ne bouge et nous voici tous les trois sans encombre au bas du puits (Puits Petzl : 18mètres).''
''Quelques mètres plus loin commence un nouvel à-pic mais cette fois il est arrosé d’en haut : la douche est obligatoire et nous empêche de voir le fond. Endossant une cagoule étanche, je pars sous la cascade qui crépite bruyamment sur la toile raide et atteint le fond quinze mètres plus bas. Un instant de désespoir : je lâche quelques jurons énergiques ; allons-nous être arrêtés si près du Guiers une fois de plus ? Toujours sous la douche je réfléchis rapidement ; un premier indice me frappe : il n’y a pas de courant d’air ; une deuxième lueur : la fissure devrait être plus large qu’au-dessus puisqu’au méandre d’arrivée s’ajoute un affluent. Donc il y a un autre orifice quelque part. Cherchons, je remonte quelques mètres d’échelle, c’est bien cela : dans la paroi opposée s’ouvre une lucarne, il s’agit de la rejoindre.Je descends et m’aidant de l’échelle oblique, je tente d’escalader le mur de quatre mètres qui me sépare de la lucarne ; au troisième essai j’y parviens enfin, accueilli par un léger souffle un regard de l’autre côté, un cri, un caillou lancé me renseigne : c’est un nouveau gouffre de dimension importante.''
''Quelques instants plus tard, un va-et-vient est installé avec la cordelette ; les sacs passent, puis mes amis endossant chacun à leur tour l’unique cagoule, me rejoignent dans la lucarne ; nous sommes prêts à continuer la descente.Trente mètres d’échelles sont déroulés vers le fond et je pars, impatient, assuré par la cordelette ; fatigué par les manœuvres précédentes, je trouve la descente longue et pénible. Arrivé à quelques barreaux du bout de l’échelle, je suis encore à une distance du fond que j’estime à deux mètres, lorsque d’en haut on m’annonce que je suis à bout de corde. Que faire ?Quelle bêtise de ne pas avoir mis tout de suite toutes les échelles ! J’essaie vainement de penduler, je n’arrive qu’à me fatiguer encore plus. Une idée : faire un rappel sur la cordelette fixée à un barreau ; je me fais envoyer toute la corde, prépare le rappel, mais je n’arrive pas à égaliser les brins ; je suis épuisé, des crampes aux deux mains. Je n’ai plus qu’une seule ressource, contraire à tous les principes : sauter. J’essaie encore de descendre au moins jusqu’au jusqu'au dernier barreau, mais je n’ai plus de force et je lâche tout, tâchant au moins de viser un replat au-dessous de moi.''
''J’étais plus haut que je ne pensais, à quatre mètres du sol environ, et l’arrivée est brutale. Je suis tombé assis, un bras a heurté violemment le sol et est douloureux, mon pied gauche s’est empalé sur une lame d’érosion qui a traversé chaussure, chaussette et a pénétré dans la chair. Je suis sur un plan incliné, à moins d’un mètre d’un nouveau puits de vingt mètres que j’ai évité de justesse ; rien de cassé c’est le principal mais on ne m’y reprendra plus. J’envisage la remontée avec beaucoup d’inquiétude, mais pour le moment, il n’est question que de descendre. Manœuvres. Nous n’avons pas assez d’échelles, il faut que Dubost reste en haut pour nous renvoyer avec la cordelette le plus de matériel possible.'' ''Le ressaut suivant est descendu : 20 mètres d’échelle. Commotionné par ma chute, je repars derrière Fernand sans plus penser à rien. Trente mètres en diaclase, puis un boyau elliptique qui nous oblige à ramper. Ruisseau dans le fond, stalactites, nous avançons vite. Petzl qui a pris un peu d’avance s’arrête brusquement :''
Fini dit-il

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