Histoire de la 3SI - Chapitre 4

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1981 - 1998

CTDS : Albert OYNANCABAL

CTDSA : Jérôme DUBOIS, Henri ROSSETTI, Baudouin LISMONDE, Philippe MOIGNET, Pierre GARCIN, C ALBERTINI, France ROCOURT, Guy BRABANT, Frédéric POGGIA, Patrice GORY, Jean-Paul BARRIERE, Luc SAUVAGEON, Jean-François SIEGEL, Alain CAULLIREAU

Président(e)s : Albert OYHANCABAL, Philippe MOIGNET, Guy BRABANT, France ROCOURT

Président(e)s adjoint(e)s : Albert OYHANCABAL, France ROCOURT, Alain CAULLIREAU

Le chapitre 4 couvre la période durant laquelle Albert OYHANÇABAL est Conseiller Technique Départemental. Seul le département de l'Isère est évoqué à partir de ce chapitre et il n'est fait référence à la commission secours de la FFS, aussi appelée Spéléo Secours Français, qu'à l'occasion des interactions entre les deux structures.

Le 17 mars 1981, le Préfet de l'Isère nomme Albert OYHANÇABAL au poste de Conseiller Technique Départemental. Il prend ainsi la suite de Fernand PETZL. Il y restera jusqu’en 1998, il dirigera de nombreuses opérations dont certaines d’ampleur. Pour faire face aux nombreuses sollicitations, l’équipe des dirigeants de l'association et des CT mettra en place de nombreuses formations à destination des sauveteurs et du milieu médical. Les opérations se complexifient avec la médicalisation et l’utilisation des explosifs. Durant ces 18 années, le contexte du secours spéléologique a évolué en Isère. Si la 3SI s’est rapprochée des autres intervenants : pompiers, CRS et PGHM, les liens avec la structure nationale d'abord étroits se sont plutôt détériorés au fil du temps.

Durant ces années, la 3SI a été engagée 78 fois dont 15 à l'extérieur, en renfort des autres départements. Les opérations marquantes de cette période sont :

  • le Gouffre Jibé en 1982,
  • le Chorum de la Combe Buisson (05) en 1985,
  • le Chorum des Aiguilles (05) en 1987,
  • la recherche et la découverte un an après d'Alex PITCHER au Gouffre Berger en 1987 puis 1988,
  • les Saints de Glace en 1994,
  • le Gouffre Berger en1996.

Pour mener à bien certains de ces sauvetages, de grosses séances de désobstruction sont réalisées (Chorums de la Combe Buisson et des Aiguilles, Jibé et Saints de glace). Ces utilisations intensives d'explosifs entraînent des réflexions et des mesures sont prises. Elles débouchent sur des préconisations. Un article qui fait date sort en 1989, dans le numéro 33 de la revue fédérale Spélunca, sous la signature de 3 isérois : France ROCOURT, Albert OYANÇABAL et Thierry MIGUET. Des formations à la désobstruction sont lancées en Isère sous la houlette d'Albert OYANÇABAL.

La désobstruction n'est pas le seul domaine qui connaît des progrès importants. La médicalisation des secours souterrains se développe aussi sous l'impulsion des Docteurs Olivier KERGOMARD et France ROCOURT. Le secours du Jibé en est un bel exemple avec la prise en charge d'un blessé grave sur une margelle d'un puits. De nombreuses formations sont ouvertes aux médecins, infirmiers et ambulanciers du CHU de Grenoble avec 2 lignes directrices pleines de bons sens : c'est l'hôpital qui va au contact du blessé (et non le contraire) et il est plus facile d'apprendre la spéléologie à un médecin que la médecine à un spéléologue.

Dans le domaine des transmissions souterraines, l'accident au Gouffre Berger en 1996 permet des progrès énormes, avec d'un côté :

  • des fonds récoltés par le mari de Nicola DOLLIMORE, une des victimes décédées ;
  • et de l'autre 2 équipes iséroises , une britannique composée de Graham NAYLOR, Paul RICE et Paul MACKRILL, et une française avec Jean Jacques FAUCHEZ, André FAUGERE et toute l'ADRASEC 38. De grandes discussions s'engagent, des essais sont effectués. Il en ressort un appareil révolutionnaire qui s’appuie sur une technique centenaire utilisant les courants telluriques : le Nicola. Ce système fait ses premiers pas sous terre en 1998. Le principe est simple : un boîtier radio au format réduit permet à l'aide de 2 antennes de 40 mètres de transmettre du son sous terre ou en surface et ce, depuis le fond du Gouffre Berger. Plus besoin de dérouler le fil téléphonique sur toute la longueur de la cavité.

Sur le plan de l'organisation des secours, l'Isère se distingue des autres départements car le Conseiller Technique se trouve en position de Commandant des Opérations de Secours, c'est à dire qu'il dirige tout le dispositif (surface et sous terre) ce qui bien que contraire à la loi, est confirmé par le Préfet en 1996.

Durant ces années, les liens avec le Spéléo Secours Français se tendent à plusieurs occasions pour 2 raisons principales:

  • des conseillers techniques adjoints sont nommés sans avoir été validés par le SSF ;
  • la 3SI facture des frais aux secourus et leur demande de se faire rembourser par leur assurance qui couvre le risque.

La rupture avec la structure nationale atteint son paroxysme avec l'opération au Gouffre Berger en 1996, à l'issue de laquelle le SSF tentera en vain d'évincer Albert OYANÇABAL qui a le soutien total du Préfet.

Ce dernier s'effacera au profit d'une nouvelle équipe de Conseillers Techniques en novembre 1998.