1994-07-06 : Gouffre Berger

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Gouffre Berger
06 juillet 1994
Année 1994
Date 06/07/1994
Massif Vercors
Département Isère
Nombre de Victimes 1
Durée 3 jours
Nombre de Sauveteurs 75

Le lundi 4 juillet vers 14h00, une équipe de l'Association Sportive Thomson CSF de Gennevilliers a pour objectif d'atteindre la côte -900 du gouffre Berger. Au retour, vers 7h30, alors qu'il est arrivé au sommet d'un puits dans le réseau Alex Pitcher à la profondeur de – 180, Bruno J. constate que les sacs qu'il a attachés au bas de la corde maintiennent cette dernière tendue. Il ne peut récupérer ses sacs. Il entame une descente avec son descendeur en utilisant une technique qui ne fonctionne que si la corde reste tendue.

Il met tout son poids sur la corde, elle se tend au-dessus de lui, mais se détend sous lui, provoquant sa chute sur 15 m. Il a mal au dos et au bassin. Certains de ses camarades le prennent en charge, d'autres montent donner l'alerte.

L'alerte parvient au poste de gendarmerie d'Autrans à 11h00. En l'absence d'Albert OYHANÇABAL, injoignable, France ROCOURT est jointe par les gendarmes. Elle prend en charge la médicalisation. Jean-François SIEGEL prend la direction de l'opération jusqu'à l'arrivée d'un Conseiller Technique. La Préfecture, les unités de permanence et le CODIS sont joints.

À 12h38, l'équipe médicale est déposée sur la DZ du gouffre Berger. Elle entre immédiatement sous terre et établit le contact avec la victime à 13h47. Les équipes d’évacuation entrent dans la cavité à partir de 15h30. Des prélèvements biologiques sont acheminés en surface et dirigés vers le SAMU. Pour des raisons de confort de la victime, une évacuation par le réseau normal est privilégiée. D'autres équipes d'évacuation sont engagées dans la soirée et dans la nuit.

L'évacuation débute jeudi 7 vers minuit. Le brancard arrive au sommet du puits Aldo vers 1h35 et attaque la remontée vers la sortie à 1h48. Pendant ce temps, la relève de l'équipe médicale est effectuée. Le blessé sort vers 14h00. Il est évacué vers le CHU de Grenoble sans délais.

Le sauvetage s'achève à 16h00.

L'opération a coûté 8 733,39 Francs.

Sauveteurs engagés

Sont intervenus sur cette opération :

3SI
Frédéric AITKEN Fabrice ARNAUD Christophe ARNOULT Laurent BARNEOUD
Michel BELLE Laurent BENOIST Henri BOURGUIGNON Serge CAILLAULT
Benoît CHOQUET Régis DARNAULT Gilbert DJURAKDJIAN Xavier DOREL
Olivier GOLA Benoît GRAUVOGEL Laurent LANDRY Thierry LARRIBE
Bernard LEPRETRE Baudouin LISMONDE Alain MAURICE Arnold MERLIN
Laurent MINELLI Éric MININ Gabriel NALLET Lionel ODDOS
Éric SANSON Michel VINCENT Rémi VUILLOT David WOLOZAN
Frédéric POGGIA Pascal GRENET Karim GUEIDIDER Thierry GUERIN
Christophe HEMERY François LANDRY Luc SAUVAGEON Jean-François SIEGEL
Albert OYHANÇABAL Bernard ROSSET
SAMU38
France ROCOURT Thierry DELECOURT
Antoine BARRE Alain CHOLET
PGHM
Pierre NICOLET Dany DEBOUIS
SDIS38
Michel CARLASSARE CHAUCAT Christophe DUSFOUR
MICHEL Hugues NOLIN PALUSZKIEWICZ
PICHET RANQUE PLANTIER
TAIRRAZ J-P AUDEBERT
CRS ALPES
Gérard VALICH Jean-Baptiste ALLAN Marc ALMONTE
Christian LELOUCY Patrick LEON Pascal MARTEAU
Serge NAVALE Laurent SOULIER Christian THOMASSIN
Spéléologues parisiens
C. BABE Michel BAILLE Christophe CORDIER DELATTRE
HAUET Olivier LACROIX MIOT MOUY
ORDONNEAU VESCHAMBRE Gilbert CARON

Témoignage

Thierry LARRIBE nous livre son témoignage :

« Fraîchement inscrit au SC Veymont et ancien membre du club de Fontenay-sous-Bois (94), je me suis inscrit pour faire partie de l'expédition des spéléologues parisiens au gouffre Berger. Je venais de rentrer chez moi après avoir équipé jusqu'à -500, quand j'apprends qu'un accident est survenu dans le réseau Pitcher. Christophe CORDIER, mon ami de l'Union Sportive Fontenaisienne est rentré avec moi sur l'Albenc. Nous décidons d'aller proposer nos services dès que possible.

Le 6 juillet, vers 23h00, nous arrivons à la Molière. Requis sur place, j'intègre une équipe d'isérois. Nous arrivons à l'entrée du gouffre vers 0h45 et nous nous engageons à 1h10. Objectif : brancarder dans le méandre. En fait, nous nous retrouvons rapidement bloqués au sommet du puits du Cairn par David, un chef d'équipe, qui nous assigne des postes de travail sur cette zone, estimant que les besoins plus bas sont déjà pourvus.

Nous équipons le puits et les ressauts qui le précèdent durant la première partie de nuit, le décalage horaire est difficilement supportable. David est directif, cela me convient bien, je n'ai pas trop d'expérience. Une Tyrolienne permet d'enchaîner les ressauts. Débute ensuite une longue, très longue attente. Nous finissons par sortir et nous mettre un peu au soleil du matin.

Nous redescendons à nos postes et les premiers bruissements se font entendre. Puis une cohorte de sauveteurs nous dépasse, ils ont l'air fatigués. Puis d'autres restent avec nous, ils critiquent notre équipement, de toute façon, il est trop tard, le brancard arrive.

Je ne vois pas le temps passer, j'ai l'impression que la civière a mis une fraction de seconde pour franchir nos ateliers. J'ai le souvenir de quelques voix beaucoup plus fortes que les autres, des chefs certainement...

Ce fut mon premier secours réel. »

Document

Articles de presse

Sources

  1. compte-rendu d'Albert OYHANÇABAL