1962-07-02 : Scialet Vincens

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Scialet Vincens
02 juillet 1962
Année 1962
Date 02/07/1962
Massif Vercors
Département Drôme
Nombre de Victimes 2
Durée Moins de 12h
Nombre de Sauveteurs Entre 45 et 60

Le contexte

V., Jean B., Max T., Gérard B. et François P. partent explorer le scialet Vincens découvert l'année précédente et que la presse locale qualifie de « deuxième gouffre du monde » !

Max T. est victime d'une chute d'une dizaine de mètres suite à la rupture de son échelle. Il ressent une douleur à l'épaule. François P. lui porte assistance lors de la remontée. Ce dernier, qui n'est pas assuré, chute à son tour de 30 m. La cause de l'accident est certainement la fatigue. Il se trouve ainsi à – 118 m. Il est rejoint par Jean B. et Max T.. Le premier sort donner l'alerte et le second, qui doit rester à côté du blessé, finit par remonter. Il est hospitalisé à Valence.

Le docteur GUERIN de La Chapelle en Vercors et le chef de la gendarmerie SANSIG, organisent l'opération et bénéficient du renfort de spéléologues. L'évacuation de François P. dure 8 heures. À sa sortie, il est pris en charge par l'hélicoptère de la Protection Civile de Grenoble piloté par RIERA, accompagné du mécanicien BOVIER, qui déposent le blessé au CHU de Grenoble.

Témoignage

À propos de cette opération, Raymond MAHO raconte [1] :

« Premier juillet 1962, l’alerte est déclenchée au SGCAF, deux spéléos dont notre ami François Perconte ont été accidentés dans le puits Vincent situé dans la forêt de Lente. De nombreux collègues se rendent sur place par leurs propres moyens. Je prends la direction du Vercors en compagnie d’un autre spéléo chacun sur une mobylette chargé de nos sacs remplis pour un séjour prolongé. Arrivé au lieu dit "les fours à chaux", au-dessus de Sassenage, à cause des graviers recouvrant la chaussée, mon collègue chute lourdement sur le sol où il reste inanimé. Des riverains appellent les secours et une ambulance prend en charge mon malheureux équipier qui s’en tirera avec quelques bosses. De nous deux, c’était le seul à connaitre l’emplacement du scialet, je suis donc contraint de faire demi-tour.

J’apprends le résumé du sauvetage le jour suivant dans les colonnes des journaux puis plus tard de la bouche de mes collègues. François Perconte et Gérard Bucholtzer explorent depuis quelques temps le Puits Vincent en association avec le G. S. V. "Groupe Spéléo Valentinois", le S.C.V. "Spéléo club de Villard-de-Lans", le S.C. "Spéléo Club" de la MJC de Romans. Le premier juillet, deux valentinois, Jean Bonnet et Max Thibert accompagnés de notre ami Perconte pénètrent dans le scialet, espérant dépasser la cote de moins trois cent cinquante mètres atteinte récemment. La cavité commence par un couloir assez raide qui donne sur un puits d’une trentaine de mètres suivi d’un ressaut et d’un puits de treize mètres, puis une diaclase mène à un puits d’une quarantaine de mètres.

C’est au cours de la descente de ce puits que le câble de l’échelle casse net provoquant la chute d’une dizaine de mètres de Max Thibert qui s’en tire avec diverses contusions. L’équipe décide de ressortir. Perconte entame la remontée lorsque sûrement pris d’une crampe, il s’écrase trente mètres plus bas sur un sol recouvert d’argile et reste inanimé. Jean Bonnet ressort seul et peut donner l’alerte vers six heures du matin. À sept heures, le docteur Guérin parvenu sur place donne les premiers soins à Max qui vient de ressortir seul du scialet le visage en sang. Il le fait transporter dans une clinique de Valence. Des spéléos de différents clubs sont arrivés sur place. Une équipe de secours de neuf spéléos provenant de Valence, Romans, La Chapelle-en-Vercors et Grenoble, pénètre dans la cavité. Ils mettent quatorze heures pour remonter Perconte à la surface, il est aussitôt transporté à l’hôpital de Grenoble. Gérard Bucholtzer fait partie des sauveteurs. Comme Perconte, il avait participé au sauvetage des six scouts en difficulté dans le trou du Glaz en 1961. »

Épilogue

Fernand PETZL note qu'il y a eu 750 Francs de vacations, 150 Francs de matériel perdu et 150 Francs de frais de déplacements, pour 45 à 60 sauveteurs.

Articles de presse

Notes et références

Références

  1. Raymond MAHO - J'ai marché sous la Terre, Autres Talents, (2017)