1985-05-08 : Grotte Henry
Année | 1985 |
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Date | 08/05/1985 |
Massif | Vercors |
Département | Isère |
Nombre de Victimes | 1 |
Durée | Moins de 12h |
Nombre de Sauveteurs | Inconnu |
Témoignage
De Bernard OYHANÇABAL :
« Voilà un sauvetage rondement mené ! La grotte Henry était en cours d'exploration. Sise au sein des gorges d'Engins, presqu'en face de la confluence du Bruyant ; elle était réputée pour la rudesse de ses passages. Très affectueux, si l'on peut s'exprimer ainsi... Je laisse le lecteur imaginer. Un explorateur décida de rentrer alors que la météo était déjà très « humide », et qu'il pleuvait à verse. Et... Ce qui devait se produire arriva. Au retour, notre compère trouva le passage-clé, une espèce de laminoir formant point bas, proche de l'entrée, totalement noyé. Nanti de son charisme, il avait au préalable averti de ses intentions.
Du coup, déclenchement d'alerte, et opération particulière. Parvenus sur les lieux, les premiers intervenants cernèrent vite la situation. Rapidement, la solution du pompage fut sélectionnée ; la configuration du site étant idyllique pour ce genre d'activité. Le passage en question se situe non loin du sommet d'une verticale. Seul bémol, la propreté du conduit : un vrai cloaque ! J.P. BACHIMONT, capitaine pompiers du SDIS38, présent sur place, et commandant le détachement des pompiers, fit monter tout le matériel nécessaire. Son équipe, bien entraînée et rodée à ce genre de manipulation, installa en un clin d'œil l'ensemble du dispositif. Un gros groupe électrogène, porté sur au moins 10m depuis le véhicule (eh oui : parce qu'en plus la route passe au pied du porche d’entrée !!!), une trentaine de mètres de tuyaux de 70, une cinquantaine de mètres de cable électrique. Et enfin, la pièce maitresse du dispositif : une magnifique pompe immergée. En un temps record, la zone amorcée fut vidée. Apparut alors un bloc de moondmilch, enfin libéré de son infortune.
Le temps de déséquiper, et surtout de laver la pompe et les tuyaux, particulièrement immondes, et l'opération toucha à sa fin. Le chef de corps des sapeurs-pompiers de Lans nous proposa alors de prendre une collation chez lui.
En comité restreint, c'est à dire l'ensemble des pompiers intervenus, du GRIMP comme des autochtones, ainsi que mon père et moi, entamâmes un très sympathique apéritif; se prolongeant en un copieux diner, puis d'un moment de rare convivialité à plaisanter, jusque très tard dans la nuit lansoise. Nous fîmes honneur à Dionysos, à Bacchus, mais aussi vénérant le Dieu génépi. Montagnards obligent. Cela valut cette mémorable phrase : "2h de sauvetage, 8h de bringue. Ça, c'est du secours..."»