1965-11-28 : Cuves de Sassenage

Cuves de Sassenage

28 novembre 1965

Année	1965
Date	28/11/1965
Massif	Vercors
Département	Isère
Nombre de Victimes	14
Durée	12-24h
Nombre de Sauveteurs	Moins de 16

Le contexte

Un groupe de 10 adolescents et 4 adultes du centre Guynemer de Grenoble, partis visiter les Cuves de Sassenage, se fait piéger par une forte crue provoquée par un coup de vent du sud suivi d'un orage sur une épaisseur d'un mètre de neige. Dans la soirée, les parents inquiets donnent l'alerte.

À partir de 23h30, un important dispositif est mis en place sous la direction de Fernand PETZL. Il comprend des CRS et des sauveteurs spéléologues. Jean-Pierre LEGIEZ, équipé d'une combinaison étanche, profite d'une baisse du niveau de l'eau pour tenter une pointe jusqu'à la salle des Rataplanades où il trouve le groupe. Il ressort au bout d'une demie-heure pour informer les sauveteurs.

Les « 14 emmurés de Sassenage », comme les appelle la presse, sortent de la cavité le lendemain matin, en bonne santé. Roger W., un des accompagnant, nécessite une évacuation en brancard. Il a été emporté dans le courant et sa tête a percuté une paroi. Ses camarades n'ont pu le récupérer qu’au prix de gros efforts, en tirant sur la corde qui le reliait à eux. Une fois sorti de l'eau, ils avaient pratiqué le bouche-à-bouche car il était en arrêt respiratoire.

Tous sont sortis à 5h30 au bout de 17h00. L'opération prend fin à 6h10.

Les personnes secourues

Les 14 personnes secourues :

Jean-Pierre M.	Louis N.	Michel Q.	Jacques R.
Daniel V.	Louis A.	Gérard C.	Claude L.
Gérard D.	Christian R.

Les encadrants
Roger W.	Jacky G.	Pierre R.	Jean-Pierre B.

Epilogue

Parmi les victimes figurait Jean Pierre M., dit Péloch, spéléologue très investi en Isère par la suite, tant au club des Furets Jaunes de Seyssins qu'au Comité Départemental de Spéléologie de l’Isère.

Constatant avec amertume que les CRS et les journalistes étaient déjà présents sur place, Fernand PETZL regrette d'avoir été prévenu tardivement.

Cette opération rappelle, par le nombre et l'âge des victimes, celle du 23 mai 2002 dans la même cavité.

Témoignage

Dans son livre, Raymond MAHO apporte quelques précisions  :

« Le 27 novembre 65, quatre moniteurs de la Jeunesse et des Sports, encadrant dix jeunes très bien équipés, pénètrent dans les Cuves de Sassenage pour quelques heures. À leur retour, une crue dans la galerie des Enfers, sur le chemin touristique, bloque le passage. (Un moniteur tente de passer en opposition au-dessus de l’eau, il chute et reste assommé quelques instants).

À l’extérieur, l’alerte est déclenchée. Petzl est sur place à quatorze heures quinze. Au SGCAF, nous pensons qu’ils sont simplement bloqués par la crue dans la galerie des Enfers. Nous envoyons sur place trois jeunes du club avec pour consigne de nous prévenir si lors de la décrue ils ne font pas la jonction avec l’équipe bloquée. Dans ce cas, nous interviendrons pour pénétrer plus profondément dans la cavité.

Heureusement, les prévisions étaient justes et tout le monde ressort vers seize heures. Le Préfet était sur place. Résultat : nos trois jeunes ont reçu chacun une médaille de bronze pour acte de courage et de dévouement. »

Les sauveteurs engagés

Ont notamment participé à cette opération de sauvetage :

Fernand PETZL

Gilles BURNET

Patrick DUPILLE

Jean-Pierre LUGIEZ

Bernard GOUTERAND

CRS
DURAND (Capitaine)	Jean LABORET	MARTINEAU	MAUREY	NEVEU

Distinctions

Le 28 décembre, sur proposition du Préfet de l'Isère, le ministre de l'intérieur, Roger FREY, décerne la médaille échelon bronze, pour acte de courage et de dévouement aux jeunes sauveteurs d'Autrans et de Sassenage. Ont reçu cette décoration :

Pour l'ASV
Christian DELMOTTE	Daniel BERTRAND	André HEBERT-BERARD	Guy BERTRAND
David MORETTI	Dominique BON	Jean REPELLIN

Pour la MJC de La Tronche
Jean-Pierre LUGIEZ	Gilles BURNET	Patrick DUPILLE	Bernard GOUTERAND

Dans son édition du 28 décembre, le Dauphiné libéré indique que « cette haute distinction récompense à juste titre les hautes qualités morales de ces jeunes gens qui n'ont pas hésité à se porter volontaires pour mener à bien, en toute connaissance de cause et dans des circonstances particulièrement difficiles, des missions de secours longues et périlleuses. »