2019-09-06 : Grotte des Eymards
Année | 2019 |
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Date | 06/09/2019 |
Massif | Vercors |
Département | Isère |
Nombre de Victimes | 2 |
Durée | Moins de 12h |
Nombre de Sauveteurs | 12 |
Sommaire
La visite par les 2 personnes recherchées
Paul M. et Amar B. ne sont pas spéléologues. Selon la compagne de M. M., pour se familiariser avec les techniques de progression souterraine, ils ont visionné une ou des vidéos sur la chaîne internet Youtube. Ils ont effectué une première visite de cavité le weekend précédent à Saint-Etienne-de-Crossey. Il s'agit certainement de la traversée de l'Aigle, dont le parcours est très évident et très aisé. S'agissant d'une traversée, les visiteurs doivent récupérer la corde après avoir descendu chaque verticale.
Aux Eymards, chacun d'eux est équipé d'une tenue militaire, d'un casque de montagne, d'une frontale, d'un baudrier d'escalade, de longes, de mousquetons et d'une poignée d’ascension. Ce matériel n'est que partiellement adapté à la pratique de la spéléologie verticale. Il manque notamment un bloqueur ventral, une pédale et un torse.
Les intéressés stationnent leur véhicule sur le chemin qui domine la carrière au pied de laquelle se trouve l'entrée de la grotte, ils ont suivi les indications de leur GPS.
Ils entrent dans la cavité à 15h00 et comptent être sortis pour 20h00. Ils ont pris soin de prévenir une personne de leur entourage.
Arrivés en bas de la première verticale de 6 m, ils retirent la corde et continuent leur progression vers le fond. Ils font de même en arrivant au bas de la 2ème verticale de 28m. Ils parcourent les galeries et se perdent. Ils retrouvent avec difficulté le bas du puits de 28 m qu'ils tentent de remonter. Ils renoncent et attendent. Un des 2 a mal au poignet.
La prise de décision d'envoyer une équipe de reconnaissance a fortement été gênée par le fait que le véhicule des intéressés ne se trouvait pas sur un parking utilisé habituellement par les spéléologues.
En retirant les cordes des puits comme effectué antérieurement dans la traversée de l'Aigle, les 2 personnes recherchées se sont privées de toute chance de remonter par leurs propres moyens. En effet, s'il est facilement envisageable de monter la première verticale (6m) en escalade, il n'en va pas de même pour la 2ème qui nécessite un équipement complet de remontée sur corde. La possibilité de remonter par une autre voie plus facile étant inconnue des 2 protagonistes, il était raisonnable de rester au bas du puits, plutôt que de tenter de remonter les 28 mètres sans aucune assurance possible.
L’alerte
À 20h30, la compagne de M. M. appelle le CTA du SDIS 38 pour signaler un retard. L'alerte est rapidement transmise au CT spéléo par SMS à 20h37. Faute de réponse des CT spéléo dans les 10 minutes, le CODIS 38 appelle Tristan GODET directement et renvoie un SMS d'alerte à 20h48.
La collecte d'informations, le traitement de l'alerte et le déclenchement du plan de secours
Thierry LARRIBE et Tristan GODET contactent le CODIS 38 et une conférence est mise en place avec l'appelante pour collecter un maximum d'informations. À l'issue de cette conférence, il est décidé de demander à la gendarmerie d'effectuer une reconnaissance sur les 2 parking habituels pour vérifier la présence du véhicule des intéressés.
Cette reconnaissance étant infructueuse, il est décidé d'essayer de contacter les personnes recherchées par téléphone. Les tentatives de contact étant vaines, il est décidé d'attendre 22h00 pour réévaluer la situation et engager des moyens de reconnaissance sous terre le cas échéant. Le plan est déclenché vers 22h10.
La stratégie
Pendant le temps de la conférence avec le CODIS, Tristan GODET demande aux CT disponibles (Lionel REVIL et Guillaume SECHAUD) de recenser les sauveteurs à engager en privilégiant ceux immédiatement à proximité de la cavité. Une équipe de 5 spéléologues habitant à Lans-en-Vercors est rapidement montée et 3 membres du GRIMP 38 sont mobilisés. En parallèle, Guillaume SECHAUD, met en préalerte une équipe médicale.
Le dispositif engagé sous terre
Dès leur arrivée sur place, les premiers spéléologues effectuent une reconnaissance conformément aux consignes des CT. Au sommet du 1er puits, la première sauveteuse a un contact oral avec les intéressés. L'équipe avait pris soin de prendre du matériel de spéléologie pour équiper les personnes recherchées. Les égarés ont ainsi pu être correctement équipés pour entamer leur retour.
Les égarés ressortent assistés par les sauveteurs vers 23h30. Le dernier sauveteur sort ¼ d'heure plus tard.
Sauveteurs engagés
Ont participé à cette opération :
3SI | ||
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sous terre | ||
Thierry GUERIN | Pierre-Bernard LAUSSAC | Sabine LORNE |
Aurélie PAULET | ||
en surface | ||
Barnabé FOURGOUS | Thierry LARRIBE | |
à domicile | ||
Tristan GODET | Guillaume SECHAUD | Lionel REVIL |
SDIS38 |
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David BRUNEL |
en surface |
Xavier DUCLOS |
Bertrand PETIT |