2023-08-06 : Gouffre Berger : Différence entre versions

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Le dimanche 6 août, vers 8h45, deux spéléologues de Mâcon descendent dans le gouffre Berger, ils comptent s'arrêter à la salle des Treize à la profondeur de - 500 mètres. Une fois l'objectif atteint, ils déjeunent. Peu de temps après, l'un d'eux est pris de maux de ventre, de nausées et de vomissements. Ils décident alors de remonter. Ils franchissent un grand éboulis, 3 petites cascades et arrivent à 16h00 au bas du puits Aldo vers - 230.  
 
Le dimanche 6 août, vers 8h45, deux spéléologues de Mâcon descendent dans le gouffre Berger, ils comptent s'arrêter à la salle des Treize à la profondeur de - 500 mètres. Une fois l'objectif atteint, ils déjeunent. Peu de temps après, l'un d'eux est pris de maux de ventre, de nausées et de vomissements. Ils décident alors de remonter. Ils franchissent un grand éboulis, 3 petites cascades et arrivent à 16h00 au bas du puits Aldo vers - 230.  
  

Version du 30 octobre 2023 à 18:39

Gouffre Berger
06 août 2023
Année 2023
Date 06/08/2023
Massif Vercors
Département Isère
Nombre de Victimes 1
Durée Moins de 12h
Nombre de Sauveteurs 33

La visite du gouffre

Le dimanche 6 août, vers 8h45, deux spéléologues de Mâcon descendent dans le gouffre Berger, ils comptent s'arrêter à la salle des Treize à la profondeur de - 500 mètres. Une fois l'objectif atteint, ils déjeunent. Peu de temps après, l'un d'eux est pris de maux de ventre, de nausées et de vomissements. Ils décident alors de remonter. Ils franchissent un grand éboulis, 3 petites cascades et arrivent à 16h00 au bas du puits Aldo vers - 230.

Là, les symptômes sont toujours présents, la fatigue en plus. Ils décident d'attendre un peu car il leur reste 200 mètres de verticales à remonter et 2 grands méandres à franchir. Ces derniers sont en fait des galeries hautes et étroites dans lesquelles la progression rarement confortable, s'effectue en hauteur. Des spéléologues hollandais qui remontent constatent que la personne ne va pas bien et ne peut remonter. Il est convenu qu'ils déclenchent une opération de sauvetage dès leur retour en surface. La personne qui ne se sent pas bien est laissée sous la garde de son accompagnateur, sous une couverture de survie.

Compte tenu d'une part de l'état de santé du spéléologue et d'autre part des obstacles le séparant de la surface (puits et méandres), il a bien fait de stopper sa progression. En revanche, sa demande de secours était prématurée. Cela s'explique par son peu d'expérience de grandes courses en spéléologie. Un simple signalement indiquant à l'équipe de hollandais une pré-alerte des équipes de secours, aurait était suffisant.

L'alerte

A 18h54, une fois sortis de la grotte, les spéléologues hollandais joignent directement Thierry LARRIBE, Conseiller Technique. La prise d'alerte s’effectue au début en anglais puis en français approximatif. Il en ressort qu'un jeune (24 ans) spéléologue français est en difficulté à - 230, au bas du puits Aldo. Il n'a plus la force de monter, il vomit. Il a attendu depuis 16h00 avec son coéquipier sous une couverture de survie. Il a demandé expressément aux hollandais de donner l'alerte pour une intervention. Thierry LARRIBE joint immédiatement le CTA-CODIS et France ROCOURT pour qu'elle recense des sauveteurs et qu'elle trouve une équipe médicale.

La montée en puissance

Une conférence téléphonique est rapidement mise en place par le CODIS avec l'OSAD, la personne d'astreinte à la préfecture et le CTDS. Le déclenchement du plan de secours est décidé. Le PC-CRM est positionné au foyer de ski de fond à Autrans. Il est convenu dans un deuxième temps d'intégrer à la conférence le SAMU et l'USEM de permanence. Compte tenu des éléments connus, il est prévu de faire partir rapidement une équipe de sauveteurs pour avoir un bilan et évaluer l'effectif à engager. Si un brancard est nécessaire, il faut 50 sauveteurs à minima, dans l'hypothèse contraire 30 pourraient être suffisants.

Cette première équipe doit emporter du matériel technique : cordes, mousquetons et 2 radios NICOLA pour communiquer avec la surface (1 en surface, 1 à -250). Le plan de secours est déclenché à 19h00.

Il est aussi prévu d'envoyer rapidement l'équipe médicale mobilisée par France ROCOURT.

Les radios-amateurs de l'ADRASEC sont mobilisés. La CRS Alpes engagée sur des opérations de secours en montagne, ne peut fournir des sauveteurs dans l'immédiat. Il est demandé un recensement des effectifs disponibles au GSGN.

France ROCOURT mobilise les moyens de la 3SI. Les sauveteurs disponibles doivent se rendre au PC sans délai.

L'opération

La première rotation effectuée par DRAGON dépose 3 membres du GRIMP et le matériel nécessaire à leur mission. A leur arrivée au gouffre Berger, vers 20h00, ils constatent la présence d'une personne qui correspond à la description de la victime. Après vérification, il s'avère que c'est bien elle.

En fait, Les 2 spéléologues n'ont pas attendu l'arrivée des sauveteurs car les symptômes diminuaient et ils avaient trop froid. Ils ont donc décidé de remonter à la rencontre des secouristes, jusqu'à la sortie. Pendant ce temps, des sapeurs-pompiers, des membres du Spéléo-secours Isère et de l'ADRASEC 38 commencent à arriver au PC. Dès la confirmation de la sortie de la victime, les autres effectifs sont désengagés.

Une deuxième rotation de DRAGON 38 dépose un médecin et un infirmier du SAMU 38 qui ont pour mission de prendre en charge la victime. L'examen réalisé, le médecin réalimente et réhydrate le spéléologue. S'il présente des signes de fatigue, il n'est pas jugé utile de le faire hospitaliser. Il est décidé de le laisser sur place.

Les membres du GRIMP sont alors déposés par DRAGON 38 au parking de la Molière avec les 2 spéléologues. L'équipe du SAMU 38 rentre à l'hôpital dans une dernière rotation.

Conclusion

Comme à chaque opération dans notre département, nous avons encore assisté à une très bonne collaboration entre tous les services concernés (bénévoles du Spéléo Secours Isère et de l'ADRASEC, ainsi que le SDIS, les USEM, la Préfecture, pilotes et mécaniciens de la Sécurité civile et le SAMU).

Les Conseillers Techniques remercient la municipalité d'Autrans-Méaudre en Vercors pour la mise à disposition du foyer de ski de fond.

Sauveteurs engagés