Histoire de la 3SI - Chapitre 2 : Différence entre versions

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Si les explorations de la grotte de Darguilan en Lozère et de l'abîme de Bramabiau dans la Gard par Édouard-Alfred Martel et son équipe constituent l'acte de naissance de la spéléologie en France, la pratique de cette activité demeure, elle, confidentielle et réservée à une poignée de passionnés. Dans l'entre-deux guerre, l'activité spéléologique se structure autour de clubs appelés aussi « ''sociétés'' » à l'instar des sociétés scientifiques : Spéléo Club de France en 1930 qui deviendra la Société Spéléologique de France en 1936, Spéléo Club de Paris en 1936 au sein du Club Alpin Français. Ces clubs se structurent autours de personnalités de renom dont notamment : Guy de LAVAUR, Norbert CASTERET, Bernard GEZE, Robert de JOLY, André BOURGIN, Raymond GACHE, Félix TROMBE et Pierre CHEVALIER.
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En 1939, un premier congrès national de spéléologie se tient à Mazamet dans l'Aude. Entre 1935 et 1939, de nombreuses explorations permettent de dépasser la profondeur de 100 m : Grotte de la Luire (-120), abîme de Heyle (-250), chorum Dupont Martin (-217), gouffre du Paradis (-204). En Isère, des descentes ont lieu au scialet Malaterre (-160), au scialet de la Combe de Fer (-217) et au trou du Glaz.
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Si des explorations ont lieu pendant le second conflit mondial, le service du travail obligatoire, les privations et la répression contre les groupes de maquisards en zone montagneuse ne sont pas propices au développement de la pratique. Néanmoins, en Isère, Pierre CHEVALIER et Fernand PETZL continuent leurs explorations dans la Dent de Crolles et effectuent la jonction entre le Trou du Glaz et le Guiers Mort en 1941.
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Dès la fin de la seconde guerre mondiale, les spéléologues chevronnés des années 30 reprennent leurs activités et entraînent avec eux des jeunes dans un contexte où les congés payés, alliés aux nouvelles techniques de progression en milieu vertical, permettent à la fois d'avoir du temps de libre et d'aller plus loin. Des clubs apparaissent un peu partout et les grandes expéditions françaises très médiatisées autour de quelques personnalités, attirent de plus en plus de monde sous terre.
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Assez rapidement, des réseaux de plus en plus complexes, longs et profonds sont prolongés ou découverts : En Isère, sont notamment explorés la Dent de Crolles, le réseau de l'Alpe, le gouffre Berger, la Combe de Fer et le Trou qui souffle. Les progrès réalisés en matière d'équipement collectifs sont réels : apparition des échelles souples en câble d'acier, de treuils à câble plus légers et des chevilles Spit notamment. En voulant toujours aller plus loin et plus profond, les explorateurs franchissent des obstacles de plus en plus exposés : étroitures, trémies, siphons. S'ajoute à ces difficultés la distance parcourue et la nécessité de dormir sous terre, comme par exemple au gouffre Berger.
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Cet engagement physique n'est compensé ni par l'harmonisation et l'apprentissage des techniques, ni par l'amélioration de l'équipement individuel des spéléologues. Il se confronte aussi à une mauvaise maîtrise du fonctionnement hydrogéologique des réseaux.
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Dans ces conditions, il paraît logique que le nombre d'accidents augmente.
  
 
=== Des accidents en hausse et des secours complexes et engagés ===
 
=== Des accidents en hausse et des secours complexes et engagés ===

Version du 17 décembre 2020 à 14:08

Les débuts : 1950-1970

Le contexte

Si les explorations de la grotte de Darguilan en Lozère et de l'abîme de Bramabiau dans la Gard par Édouard-Alfred Martel et son équipe constituent l'acte de naissance de la spéléologie en France, la pratique de cette activité demeure, elle, confidentielle et réservée à une poignée de passionnés. Dans l'entre-deux guerre, l'activité spéléologique se structure autour de clubs appelés aussi « sociétés » à l'instar des sociétés scientifiques : Spéléo Club de France en 1930 qui deviendra la Société Spéléologique de France en 1936, Spéléo Club de Paris en 1936 au sein du Club Alpin Français. Ces clubs se structurent autours de personnalités de renom dont notamment : Guy de LAVAUR, Norbert CASTERET, Bernard GEZE, Robert de JOLY, André BOURGIN, Raymond GACHE, Félix TROMBE et Pierre CHEVALIER.

En 1939, un premier congrès national de spéléologie se tient à Mazamet dans l'Aude. Entre 1935 et 1939, de nombreuses explorations permettent de dépasser la profondeur de 100 m : Grotte de la Luire (-120), abîme de Heyle (-250), chorum Dupont Martin (-217), gouffre du Paradis (-204). En Isère, des descentes ont lieu au scialet Malaterre (-160), au scialet de la Combe de Fer (-217) et au trou du Glaz.

Si des explorations ont lieu pendant le second conflit mondial, le service du travail obligatoire, les privations et la répression contre les groupes de maquisards en zone montagneuse ne sont pas propices au développement de la pratique. Néanmoins, en Isère, Pierre CHEVALIER et Fernand PETZL continuent leurs explorations dans la Dent de Crolles et effectuent la jonction entre le Trou du Glaz et le Guiers Mort en 1941.

Dès la fin de la seconde guerre mondiale, les spéléologues chevronnés des années 30 reprennent leurs activités et entraînent avec eux des jeunes dans un contexte où les congés payés, alliés aux nouvelles techniques de progression en milieu vertical, permettent à la fois d'avoir du temps de libre et d'aller plus loin. Des clubs apparaissent un peu partout et les grandes expéditions françaises très médiatisées autour de quelques personnalités, attirent de plus en plus de monde sous terre.

Assez rapidement, des réseaux de plus en plus complexes, longs et profonds sont prolongés ou découverts : En Isère, sont notamment explorés la Dent de Crolles, le réseau de l'Alpe, le gouffre Berger, la Combe de Fer et le Trou qui souffle. Les progrès réalisés en matière d'équipement collectifs sont réels : apparition des échelles souples en câble d'acier, de treuils à câble plus légers et des chevilles Spit notamment. En voulant toujours aller plus loin et plus profond, les explorateurs franchissent des obstacles de plus en plus exposés : étroitures, trémies, siphons. S'ajoute à ces difficultés la distance parcourue et la nécessité de dormir sous terre, comme par exemple au gouffre Berger.

Cet engagement physique n'est compensé ni par l'harmonisation et l'apprentissage des techniques, ni par l'amélioration de l'équipement individuel des spéléologues. Il se confronte aussi à une mauvaise maîtrise du fonctionnement hydrogéologique des réseaux.

Dans ces conditions, il paraît logique que le nombre d'accidents augmente.

Des accidents en hausse et des secours complexes et engagés

D'une logique de club à une organisation fédérale

Mise en place d'une organisation régionale