1999-11-16 : Gouffre des Vitarelles : Différence entre versions

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Le jeudi 11 novembre, un groupe de 7 spéléologues de l'association Culture et Loisir de Gramat (Lot) composé de Nicolas W., Yvon et Yannick C., Christian D., Sébastien D., Laurent D. et Philippe V., s'engage dans le gouffre des Vitarelles, dont l'entrée se situe sur un terrain militaire. Ils avaient prévu de sortir le 13 vers 12h00. Le 15 au soir, le groupe n'est toujours pas sorti, alors qu'il pleut depuis 3 jours sur le causse de Gramat. L'alerte est lancée.
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Le jeudi 11 novembre, un groupe de 7 spéléologues de l'Association Culture et Loisir de Gramat (Lot) composé de Nicolas W., Yvon et Yannick C., Christian D., Sébastien D., Laurent D. et Philippe V., s'engage dans le gouffre des Vitarelles, dont l'entrée se situe sur un terrain militaire. Ils avaient prévu de sortir le 13 vers 12h00. Le 15 au soir, le groupe n'est toujours pas sorti, alors qu'il pleut depuis 3 jours sur le causse de Gramat. L'alerte est lancée.
Le département du Lot sort tout juste d'une opération de sauvetage au Saut de la Pucelle que la nouvelle alerte arrive. Il s'agit là certainement du plus important secours spéléologique jamais organisé en France. Comme à l’accoutumée dans ce département, le SDIS tente de gérer seul le sauvetage. Mais, vite débordés, les pompiers locaux font appel à leurs homologues du Grand Sud-Ouest qui sont engagés rapidement et en nombre. Le SSF n'a pas accès au site par décision du Directeur Local du SDIS. Le SSF mobilise ses moyens et fait venir une équipe de sauveteurs rhônalpins qui arrive en avion. Après un accident, puis un sur-accident et suite aux nombreuses interventions du SSF et de la gendarmerie, le Préfet prend en main l'opération. Au troisième jour, un Sous-Préfet prend le commandement des opérations de secours en lieu et place d'un officier des sapeurs-pompiers. Les Conseillers Techniques et les spéléologues du SSF interviennent enfin. Un PC commun à tous les intervenants est mis en place. 100 sapeurs-pompiers sont renvoyés dans leurs casernes. La progression des équipes se fait en plafond en fixant des main-courantes. Les équipes progressent de 10m par heure. Les appareils Nicola de l'Isère permettent à la surface de recevoir des informations sur la situation sous terre.
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Des forages sont envisagés grâce au report en surface de la topographie effectuée par un sauveteur du SSF, géomètre du cadastre à Grenoble et spécialement requis. L'autorisation de forer est donnée, c'est la première fois que cela arrive en France. Les gendarmes isérois du PGHM sont engagés, ils tentent de prolonger les main-courantes mais progressent difficilement dans une rivière en crue. Il pleut encore et les 35 mm d'eau qui viennent de s'abattre sur la région vont provoquer une seconde crue. Les militaires doivent faire demi-tour. En chemin, ils entendent des cris et aperçoivent un spéléologue dans l'eau. En prenant d'énormes risques, l'un d'eux se jette dans la rivière pour récupérer le malheureux promis à une mort certaine. Il le sauve. Tous trouvent refuge dans le point haut de la cavité : la salle du Cône. Ils resteront là durant 30 heures, ravitaillés par un forage effectué alors qu'ils se trouvent déjà dans la salle. Le percement de la voûte en leur présence leur laissera des souvenirs émus à cause de la poussière et du bruit assourdissant causés par le forage. Ils seront extraits par un trou de 48 cm de diamètre pas engageant du tout. Le lendemain, un autre forage permet d'atteindre les personnes recherchées qui ressortent enfin, nous sommes dans la nuit du 21 au 22 novembre.
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La nouvelle arrive alors que le département du Lot sort tout juste d'une opération de sauvetage au Saut de la Pucelle. Il s'agit là certainement du plus important secours spéléologique jamais organisé en France. Comme à l’accoutumée dans ce département, le SDIS tente de gérer seul le sauvetage. Mais, vite débordés, les pompiers locaux font appel à leurs homologues du Grand Sud-Ouest qui sont engagés rapidement et en nombre. Le SSF n'a pas accès au site par décision du Directeur Local du SDIS.  
Dans sa 2ème phase, ce secours a mobilisé 89 membres du SSF, 15 gendarmes de Grenoble ou d'Oloron (Pyrénées Atlantiques) et 20 sapeurs-pompiers du GRIMP local.
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Le Sous-Préfet de Gourdon salue alors une opération exemplaire et l'engagement des sauveteurs.
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Le SSF mobilise ses moyens et fait venir une équipe de sauveteurs rhônalpins qui arrive en avion. Après un accident, puis un sur-accident et suite aux nombreuses interventions du SSF et de la gendarmerie, le Préfet prend en main l'opération. Au troisième jour, un Sous-Préfet prend le commandement des opérations de secours en lieu et place d'un officier des sapeurs-pompiers. Les Conseillers Techniques et les spéléologues du SSF interviennent enfin.  
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Un PC commun à tous les intervenants est mis en place. 100 sapeurs-pompiers sont renvoyés dans leurs casernes. La progression des équipes se fait en plafond en fixant des main-courantes. Les équipes progressent de 10 mètres par heure. Les appareils Nicola de l'Isère permettent à la surface de recevoir des informations sur la situation sous terre. Des forages sont envisagés grâce au report en surface de la topographie effectuée par un sauveteur du SSF, géomètre du cadastre à Grenoble et spécialement requis. L'autorisation de forer est donnée, c'est la première fois que cela arrive en France.  
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Les gendarmes isérois du PGHM sont engagés, ils tentent de prolonger les main-courantes mais progressent difficilement dans une rivière en crue. Il pleut encore et les 35 mm d'eau qui viennent de s'abattre sur la région vont provoquer une seconde crue. Les militaires doivent faire demi-tour. En chemin, ils entendent des cris et aperçoivent un spéléologue dans l'eau. En prenant d'énormes risques, l'un d'eux se jette dans la rivière pour récupérer le malheureux promis à une mort certaine. Il le sauve. Tous trouvent refuge dans le point haut de la cavité : la salle du Cône. Ils resteront là durant 30 heures, ravitaillés par un forage effectué alors qu'ils se trouvent déjà dans la salle. Le percement de la voûte en leur présence leur laissera des souvenirs émus à cause de la poussière et du bruit assourdissant causés par le forage. Ils seront extraits par un trou de 48 cm de diamètre pas engageant du tout.  
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Le lendemain, un autre forage permet d'atteindre les personnes recherchées qui ressortent enfin, nous sommes dans la nuit du 21 au 22 novembre.
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Dans sa 2ème phase, ce secours a mobilisé 89 membres du SSF, 15 gendarmes de Grenoble ou d'Oloron (Pyrénées-Atlantiques) et 20 sapeurs-pompiers du GRIMP local. Le Sous-Préfet de Gourdon salue alors une opération exemplaire et l'engagement des sauveteurs.
  
 
== Sauveteurs engagés ==
 
== Sauveteurs engagés ==
 
Liste des sauveteurs isérois impliqués :
 
Liste des sauveteurs isérois impliqués :
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! 3SI - Sur place !!
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| Cyril ARNAUD || Serge CAILLAULT
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| Alain MAURICE || Graham NAYLOR
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| Éric SANSON ||
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! 3SI - À domicile !!
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| Thierry LARRIBE || France ROCOURT
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! 3SI - En préalerte !!  !!
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| Christophe ARNOULT || Julien CAULLIREAU || Sylvain CAULLIREAU
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| Patrick GHIRARDI || Thierry GUERIN || Christine LEROCH
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| Bernard ROSSET || Éric LAROCHE-JOUBERT || Philippe CABREJAS
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| Emmanuel CARRIER || Pierre LATAPIE ||
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== Épilogue ==
 
== Épilogue ==
 
Début 2000, le Préfet du Lot refuse au directeur du SDIS la possibilité de prolonger sa carrière d'un an. Le 5 mai 2000, lors de la cérémonie donnée à l'occasion du départ en retraite de ce dernier, le Préfet est absent. Il est représenté par un de ses collaborateurs qui le sermonne publiquement.
 
Début 2000, le Préfet du Lot refuse au directeur du SDIS la possibilité de prolonger sa carrière d'un an. Le 5 mai 2000, lors de la cérémonie donnée à l'occasion du départ en retraite de ce dernier, le Préfet est absent. Il est représenté par un de ses collaborateurs qui le sermonne publiquement.
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Le SSF a longtemps attendu le remboursement des dépenses engagées sur cette opération.
 
Le SSF a longtemps attendu le remboursement des dépenses engagées sur cette opération.
  
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# Compte-rendu de Robert DURAND, réunion du 12 décembre 1999 à Lyon organisée par la SSF.
 
# Compte-rendu de Robert DURAND, réunion du 12 décembre 1999 à Lyon organisée par la SSF.
 
# Editions de la Dépêche du Midi du 16 au 23 novembre
 
# Editions de la Dépêche du Midi du 16 au 23 novembre
 
  
 
[[Category:1990-1999]]
 
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Version du 2 décembre 2020 à 22:23

Gouffre des Vitarelles
16 novembre 1999
Année 1999
Date 16/11/1999
Massif Causse de Gramat
Département Lot
Nombre de Victimes 7
Durée Plus de 4 jours
Nombre de Sauveteurs Au moins 104

Le jeudi 11 novembre, un groupe de 7 spéléologues de l'Association Culture et Loisir de Gramat (Lot) composé de Nicolas W., Yvon et Yannick C., Christian D., Sébastien D., Laurent D. et Philippe V., s'engage dans le gouffre des Vitarelles, dont l'entrée se situe sur un terrain militaire. Ils avaient prévu de sortir le 13 vers 12h00. Le 15 au soir, le groupe n'est toujours pas sorti, alors qu'il pleut depuis 3 jours sur le causse de Gramat. L'alerte est lancée.

La nouvelle arrive alors que le département du Lot sort tout juste d'une opération de sauvetage au Saut de la Pucelle. Il s'agit là certainement du plus important secours spéléologique jamais organisé en France. Comme à l’accoutumée dans ce département, le SDIS tente de gérer seul le sauvetage. Mais, vite débordés, les pompiers locaux font appel à leurs homologues du Grand Sud-Ouest qui sont engagés rapidement et en nombre. Le SSF n'a pas accès au site par décision du Directeur Local du SDIS.

Le SSF mobilise ses moyens et fait venir une équipe de sauveteurs rhônalpins qui arrive en avion. Après un accident, puis un sur-accident et suite aux nombreuses interventions du SSF et de la gendarmerie, le Préfet prend en main l'opération. Au troisième jour, un Sous-Préfet prend le commandement des opérations de secours en lieu et place d'un officier des sapeurs-pompiers. Les Conseillers Techniques et les spéléologues du SSF interviennent enfin.

Un PC commun à tous les intervenants est mis en place. 100 sapeurs-pompiers sont renvoyés dans leurs casernes. La progression des équipes se fait en plafond en fixant des main-courantes. Les équipes progressent de 10 mètres par heure. Les appareils Nicola de l'Isère permettent à la surface de recevoir des informations sur la situation sous terre. Des forages sont envisagés grâce au report en surface de la topographie effectuée par un sauveteur du SSF, géomètre du cadastre à Grenoble et spécialement requis. L'autorisation de forer est donnée, c'est la première fois que cela arrive en France.

Les gendarmes isérois du PGHM sont engagés, ils tentent de prolonger les main-courantes mais progressent difficilement dans une rivière en crue. Il pleut encore et les 35 mm d'eau qui viennent de s'abattre sur la région vont provoquer une seconde crue. Les militaires doivent faire demi-tour. En chemin, ils entendent des cris et aperçoivent un spéléologue dans l'eau. En prenant d'énormes risques, l'un d'eux se jette dans la rivière pour récupérer le malheureux promis à une mort certaine. Il le sauve. Tous trouvent refuge dans le point haut de la cavité : la salle du Cône. Ils resteront là durant 30 heures, ravitaillés par un forage effectué alors qu'ils se trouvent déjà dans la salle. Le percement de la voûte en leur présence leur laissera des souvenirs émus à cause de la poussière et du bruit assourdissant causés par le forage. Ils seront extraits par un trou de 48 cm de diamètre pas engageant du tout.

Le lendemain, un autre forage permet d'atteindre les personnes recherchées qui ressortent enfin, nous sommes dans la nuit du 21 au 22 novembre.

Dans sa 2ème phase, ce secours a mobilisé 89 membres du SSF, 15 gendarmes de Grenoble ou d'Oloron (Pyrénées-Atlantiques) et 20 sapeurs-pompiers du GRIMP local. Le Sous-Préfet de Gourdon salue alors une opération exemplaire et l'engagement des sauveteurs.

Sauveteurs engagés

Liste des sauveteurs isérois impliqués :

3SI - Sur place
Cyril ARNAUD Serge CAILLAULT
Alain MAURICE Graham NAYLOR
Éric SANSON
3SI - À domicile
Thierry LARRIBE France ROCOURT
3SI - En préalerte
Christophe ARNOULT Julien CAULLIREAU Sylvain CAULLIREAU
Patrick GHIRARDI Thierry GUERIN Christine LEROCH
Bernard ROSSET Éric LAROCHE-JOUBERT Philippe CABREJAS
Emmanuel CARRIER Pierre LATAPIE

Épilogue

Début 2000, le Préfet du Lot refuse au directeur du SDIS la possibilité de prolonger sa carrière d'un an. Le 5 mai 2000, lors de la cérémonie donnée à l'occasion du départ en retraite de ce dernier, le Préfet est absent. Il est représenté par un de ses collaborateurs qui le sermonne publiquement.

Le SSF a longtemps attendu le remboursement des dépenses engagées sur cette opération.

Sources

  1. Compte-rendu de Robert DURAND, réunion du 12 décembre 1999 à Lyon organisée par la SSF.
  2. Editions de la Dépêche du Midi du 16 au 23 novembre