1987-07-01 : Trou de l'Aygue : Différence entre versions
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''Jean-Louis part dans le bouillon et quelques minutes plus tard, on le voit revenir tenant un casque sous le bras, ce qui lui permet de transporter (en le tirant) un spéléo... Celui-ci n’est pas du tout en forme et souffre d’hypothermie manifeste. Pas moyen de l’évaluer car le thermomètre n’a pas apprécié le transport (à l’époque nous avions un thermomètre en verre pour l’hypothermie chez les bébés). Le niveau de conscience est fluctuant. C’est là que nous fabriquons un point chaud, perfusion de liquide chaud dans les veines (on chauffe la perfusion au bain-Marie dans un bidon) et câlin obligatoire avec sa femme dans le point chaud.'' | ''Jean-Louis part dans le bouillon et quelques minutes plus tard, on le voit revenir tenant un casque sous le bras, ce qui lui permet de transporter (en le tirant) un spéléo... Celui-ci n’est pas du tout en forme et souffre d’hypothermie manifeste. Pas moyen de l’évaluer car le thermomètre n’a pas apprécié le transport (à l’époque nous avions un thermomètre en verre pour l’hypothermie chez les bébés). Le niveau de conscience est fluctuant. C’est là que nous fabriquons un point chaud, perfusion de liquide chaud dans les veines (on chauffe la perfusion au bain-Marie dans un bidon) et câlin obligatoire avec sa femme dans le point chaud.'' | ||
− | Jean-Louis ressort afin d’organiser un éventuel brancardage. | + | ''Jean-Louis ressort afin d’organiser un éventuel brancardage. Il n’y en aura pas besoin : au bout de cinq heures, le spéléo va beaucoup mieux et nous lui proposons de sortir sur ses pieds aidé par les spéléos. C’est chose faite : au début, il est raide comme un piquet et petit à petit il s’assouplit. Dans les puits, il est hissé et rentre à la maison une fois atteinte la sortie du gouffre.''» |
− | Il n’y en aura pas besoin : au bout de cinq heures, le spéléo va beaucoup mieux et nous lui proposons de sortir sur ses pieds aidé par les spéléos. | ||
− | C’est chose faite : au début, il est raide comme un piquet et petit à petit il s’assouplit. | ||
− | Dans les puits, il est hissé et rentre à la maison une fois atteinte la sortie du gouffre.» | ||
== Sources == | == Sources == | ||
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Version du 6 novembre 2020 à 11:49
Année | 1987 |
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Date | 01/07/1987 |
Massif | Vercors |
Département | Drôme |
Nombre de Victimes | Inconnu |
Durée | Inconnue |
Nombre de Sauveteurs | Inconnu |
Le 30 juin, 2 équipes de spéléologues se lancent dans la traversée du Trou de l'Aygue. L’une entre par le bas, l'autre par une entrée supérieure. Elles font jonction dans la rivière. Mais les orages éclatent sur le sud du Vercors. Les spéléos entrés par le bas sortent sans encombre. Ils rejoignent l'entrée basse et constatent que les autres ne sont pas ressortis. Soudain, la rivière qui sort par le laminoir final est en crue. Dans le flux, ils distinguent une botte.
L'alerte est alors donnée au SSF 26, qui contacte rapidement la 3SI pour avoir une équipe médicale sur place. Un médecin, un ambulancier et un spéléologue partent en hélicoptère de Grenoble. Cette équipe est rapidement engagée sous terre par l'entrée supérieure avec des sauveteurs de la Drôme.
Le sauveteur isérois a pris soin de prendre avec lui un tuba. Arrivés au contact du groupe, au niveau de la salle qui précède le laminoir, ils constatent qu'il manque un spéléologue. Le laminoir est presque plein d'eau. Le sauveteur isérois s'engage dans le courant. Il ressort un peu plus tard avec le spéléologue manquant.
Souffrant d'hypothermie et ne pouvant remonter, ce dernier est placé dans un point chaud et réchauffé à l'aide d'une perfusion. Il entame la marche vers la sortie 5 heures plus tard.
Il ressort ainsi par ses propres moyens après avoir frôlé la mort.
Sauveteurs engagés
Sont intervenus pour l'Isère :
3SI |
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Jean-Louis ROCOURT |
SAMU38 |
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France ROCOURT |
Dominique DUPUIS |
Témoignage
France ROCOURT nous livre son récit de cette intervention :
« 2 équipes de spéléologues ont décidé de faire la traversée du trou de l’Aygues : l’une équipe les puits et sort par le laminoir, l’autre en sens inverse. Départ le 30 juin. Comme prévu : les équipes se croisent dans la rivière.
La météo est à l’orage et ceux-ci se succèdent toute la nuit. Comme prévu, l’équipe qui monte les puits sort sans problème et va voir à la sortie l’arrivée des autres. Cela tarde et ils commencent à s’inquiéter. Et s’inquiètent vraiment lorsqu’ils voient passer une botte emportée par la crue qui sort du laminoir !! Alerte donc au SSF 26... Puis appel chez moi afin d’avoir un médecin au cas où...
Jean-Louis était à la maison, donc je lui propose de m’accompagner car il connaît très bien le trou de l’Aygues. J’alerte le SAMU afin d’intervenir avec une équipe officiellement. Nous sommes acheminés par hélicoptère après avoir prévenu Albert.
L’équipe qui intervient : France Guillaume, Dominique Dupuis ambulancier SAMU et Jean-Louis Rocourt.
À notre arrivée : les drômois ne sont pas contents de voir Jean-Louis débarquer de l’hélico. Après analyse de la situation, nous décidons de rentrer par l’entrée supérieure car le laminoir n’est pas praticable et il n’y a pas de spéléos sauveteurs dans le trou. Jean-Louis, muni d’un tuba (il pense le faire frotter au plafond afin de respirer), pense pouvoir franchir le laminoir. Avec comme éclairage une lampe de plongée étanche, il est sûr de pouvoir faire la traversée.
Nous nous engageons à trois afin d’aller pour Dominique Dupuis et moi dans la salle qui précède le laminoir. Une équipe de secours de la Drôme nous accompagne. Il y a beaucoup d’eau. Nous arrivons dans la salle finale pour voir : il manque un spéléo à l’appel et tous attendent devant le laminoir (cinq spéléos).
Jean-Louis part dans le bouillon et quelques minutes plus tard, on le voit revenir tenant un casque sous le bras, ce qui lui permet de transporter (en le tirant) un spéléo... Celui-ci n’est pas du tout en forme et souffre d’hypothermie manifeste. Pas moyen de l’évaluer car le thermomètre n’a pas apprécié le transport (à l’époque nous avions un thermomètre en verre pour l’hypothermie chez les bébés). Le niveau de conscience est fluctuant. C’est là que nous fabriquons un point chaud, perfusion de liquide chaud dans les veines (on chauffe la perfusion au bain-Marie dans un bidon) et câlin obligatoire avec sa femme dans le point chaud.
Jean-Louis ressort afin d’organiser un éventuel brancardage. Il n’y en aura pas besoin : au bout de cinq heures, le spéléo va beaucoup mieux et nous lui proposons de sortir sur ses pieds aidé par les spéléos. C’est chose faite : au début, il est raide comme un piquet et petit à petit il s’assouplit. Dans les puits, il est hissé et rentre à la maison une fois atteinte la sortie du gouffre.»
Sources
- Témoignage de France ROCOURT