1975-09-08 : Gouffre Berger : Différence entre versions
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+ | Le 1er septembre 1975, 4 jeunes spéléologues du club de Sanary (83) rejoignent une expédition britannique au [[:Catégorie:Gouffre Berger|gouffre Berger]]. | ||
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+ | Le 6 septembre Patrick R., Jean-François de T., Alain M., Eric M., Peter W., Peter M., Philippe B., Duncan S., Barry W. et Nigel S. descendent dans le [[:Catégorie:Gouffre Berger|gouffre Berger]] avec pour objectif d'atteindre le fond. À la cascade de 27 mètres, Patrick R. perd son joint de lampe. Jean-François de T. le raccompagne vers la sortie. | ||
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+ | Le 8 septembre, alors qu'ils remontent, les 8 spéléologues restants sont surpris par une crue. Peter W. et Peter M., restés au sommet du puits de l'Ouragan pour plier les échelles, sont bloqués 6 heures par une voûte mouillante (passage de la Bassine ?). Les autre bivouaquent à la salle De Joly en les attendant. Une fois le groupe au complet, tous rejoignent le bas du puits Gaché situé à -860 mètres. L'échelle est sous le jet de la cascade. | ||
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+ | Les spéléologues tentent malgré tout de monter le puits Gaché. Philippe B. et Duncan S., qui remontent en premier à l'échelle, ont de grandes difficultés à s'extraire du puits. C'est au tour d’Éric M. et Alain M. de monter. Ils utilisent la technique des Jumars. Les 2 premiers anglais attendent quelques heures au bas du Grand Canyon, puis, ne voyant personne arriver et pensant que les autres attendent en bas du puits, continuent de monter. Pendant ce temps, les 2 français tentent de gagner le sommet de ce puits et renoncent dans un premier temps. Ils informent Barry W. qui les suit de l'impossibilité de monter. Ce dernier rejoint ses 3 camarades plus bas. Les 4 britanniques restés en haut de la cascade de 27 mètres, sous le puits Gaché, aperçoivent alors les lumières des français bouger dans le puits. | ||
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+ | 10 à 12 heures plus tard, les 4 reprennent leur progression et trouvent les 2 français décédés au bas du puits Gaché. Éric M. a son bloqueur Jumar pris sur la corde qui est donc tendue. Il se trouve en position horizontale et repose sur la tête d'Alain M., lui aussi pris dans la corde. Tous les deux ont la nuque brisée, le premier consécutivement à sa chute et le second par l'impact causé par la chute de son camarade emporté par la violence de la crue. N'arrivant pas à décrocher Éric M., les britanniques montent à l'échelle en auto-assurance sur la corde tendue. Barry W., Peter W., Peter M. et Nigel S. continuent leur progression vers la surface. | ||
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+ | Pendant ce temps, Mike MEREDITH, qui se trouve en surface, appelle Fernand PETZL pour l'informer qu'il y a un groupe dans le [[:Catégorie:Gouffre Berger|gouffre Berger]] et que la rivière est en crue. Ce dernier lui demande de constituer une équipe de reconnaissance avec des vivres en quantité et d'aller à la rencontre des 8 personnes restées sous terre. | ||
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+ | Mike MEREDITH s'engage le 8 septembre sous terre avec Alec PEACOCK, Chris HOLDEN et Derek PATTERSON. Le groupe se sépare au Balcon. Chris HOLDEN et Derek PATTERSON remontent. Mike MEREDITH et Alec PEACOCK partent à la rencontre des personnes recherchées. Dans la rivière, ils rencontrent les 2 premiers membres du groupe : Philippe B. et Duncan S. qui indiquent que le puits Gaché est infranchissable et que les autres doivent attendre la décrue au sommet de la cascade de 27 mètres. Les 4 spéléologues remontent alors. Pendant que ceux remontant du fond se reposent à – 500 mètres, l'équipe de reconnaissance sort vers 2h00 le 9 septembre. | ||
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+ | Mike MEREDITH informe alors Fernand PETZL qu'il convient d'attendre. À 16h00, les anglais qui ont dormi à -500 mètres téléphonent de -270 mètres pour signaler qu'ils n'ont pas vu les autres. Ils supposent qu'ils ont dormi au Camp 2. | ||
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+ | Le 10 septembre à 11h00, Mike MEREDITH et Patrick ROUSSILLON descendent dans le [[:Catégorie:Gouffre Berger|gouffre Berger]]. Ils ne trouvent personne à -500 mètres. Vers 14h00, dans la rivière, ils croisent : Barry W., Peter W., Peter M. et Nigel S. qui remontent du fond. Là, ils apprennent le décès des 2 français au puits Gaché. Pendant que les anglais s'installent pour se reposer à -500, Mike MEREDITH et Patrick ROUSSILLON atteignent le téléphone de – 270 pour informer la surface, il est alors 16h00. Fernand PETZL est joint à 17h00. Il décide alors de lancer une opération de récupération des corps qui ne débutera que le lendemain et se rend immédiatement à la Molière en hélicoptère. | ||
== Première opération == | == Première opération == |
Version du 14 avril 2020 à 00:07
Année | 1975 |
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Date | 08/09/1975 |
Massif | Vercors |
Département | Isère |
Nombre de Victimes | 8 |
Durée | Plus de 4 jours |
Nombre de Sauveteurs | Plus de 100 |
Sommaire
Le contexte
Le 1er septembre 1975, 4 jeunes spéléologues du club de Sanary (83) rejoignent une expédition britannique au gouffre Berger.
Le 6 septembre Patrick R., Jean-François de T., Alain M., Eric M., Peter W., Peter M., Philippe B., Duncan S., Barry W. et Nigel S. descendent dans le gouffre Berger avec pour objectif d'atteindre le fond. À la cascade de 27 mètres, Patrick R. perd son joint de lampe. Jean-François de T. le raccompagne vers la sortie.
Le 8 septembre, alors qu'ils remontent, les 8 spéléologues restants sont surpris par une crue. Peter W. et Peter M., restés au sommet du puits de l'Ouragan pour plier les échelles, sont bloqués 6 heures par une voûte mouillante (passage de la Bassine ?). Les autre bivouaquent à la salle De Joly en les attendant. Une fois le groupe au complet, tous rejoignent le bas du puits Gaché situé à -860 mètres. L'échelle est sous le jet de la cascade.
Les spéléologues tentent malgré tout de monter le puits Gaché. Philippe B. et Duncan S., qui remontent en premier à l'échelle, ont de grandes difficultés à s'extraire du puits. C'est au tour d’Éric M. et Alain M. de monter. Ils utilisent la technique des Jumars. Les 2 premiers anglais attendent quelques heures au bas du Grand Canyon, puis, ne voyant personne arriver et pensant que les autres attendent en bas du puits, continuent de monter. Pendant ce temps, les 2 français tentent de gagner le sommet de ce puits et renoncent dans un premier temps. Ils informent Barry W. qui les suit de l'impossibilité de monter. Ce dernier rejoint ses 3 camarades plus bas. Les 4 britanniques restés en haut de la cascade de 27 mètres, sous le puits Gaché, aperçoivent alors les lumières des français bouger dans le puits.
10 à 12 heures plus tard, les 4 reprennent leur progression et trouvent les 2 français décédés au bas du puits Gaché. Éric M. a son bloqueur Jumar pris sur la corde qui est donc tendue. Il se trouve en position horizontale et repose sur la tête d'Alain M., lui aussi pris dans la corde. Tous les deux ont la nuque brisée, le premier consécutivement à sa chute et le second par l'impact causé par la chute de son camarade emporté par la violence de la crue. N'arrivant pas à décrocher Éric M., les britanniques montent à l'échelle en auto-assurance sur la corde tendue. Barry W., Peter W., Peter M. et Nigel S. continuent leur progression vers la surface.
Pendant ce temps, Mike MEREDITH, qui se trouve en surface, appelle Fernand PETZL pour l'informer qu'il y a un groupe dans le gouffre Berger et que la rivière est en crue. Ce dernier lui demande de constituer une équipe de reconnaissance avec des vivres en quantité et d'aller à la rencontre des 8 personnes restées sous terre.
Mike MEREDITH s'engage le 8 septembre sous terre avec Alec PEACOCK, Chris HOLDEN et Derek PATTERSON. Le groupe se sépare au Balcon. Chris HOLDEN et Derek PATTERSON remontent. Mike MEREDITH et Alec PEACOCK partent à la rencontre des personnes recherchées. Dans la rivière, ils rencontrent les 2 premiers membres du groupe : Philippe B. et Duncan S. qui indiquent que le puits Gaché est infranchissable et que les autres doivent attendre la décrue au sommet de la cascade de 27 mètres. Les 4 spéléologues remontent alors. Pendant que ceux remontant du fond se reposent à – 500 mètres, l'équipe de reconnaissance sort vers 2h00 le 9 septembre.
Mike MEREDITH informe alors Fernand PETZL qu'il convient d'attendre. À 16h00, les anglais qui ont dormi à -500 mètres téléphonent de -270 mètres pour signaler qu'ils n'ont pas vu les autres. Ils supposent qu'ils ont dormi au Camp 2.
Le 10 septembre à 11h00, Mike MEREDITH et Patrick ROUSSILLON descendent dans le gouffre Berger. Ils ne trouvent personne à -500 mètres. Vers 14h00, dans la rivière, ils croisent : Barry W., Peter W., Peter M. et Nigel S. qui remontent du fond. Là, ils apprennent le décès des 2 français au puits Gaché. Pendant que les anglais s'installent pour se reposer à -500, Mike MEREDITH et Patrick ROUSSILLON atteignent le téléphone de – 270 pour informer la surface, il est alors 16h00. Fernand PETZL est joint à 17h00. Il décide alors de lancer une opération de récupération des corps qui ne débutera que le lendemain et se rend immédiatement à la Molière en hélicoptère.
Première opération
Seconde opération
Sauveteurs engagés
Ont notamment participé à cette opération :
Du 11 au 13 septembre :
Claude BOSSE | Alain MARBACH | Gilles QUATRAIN | Henri ROSSETTI | Jacques ORSOLA |
Michel MATTIEZ | Marc ROSSETTI | Serge AVIOTTE | Serge GRASSI | Fernand PETZL |
Gilles LINGER | Yves PERRET | Marc MONACI | Gilbert BOHEC | Bernard PLAN |
Frédéric POGGIA | Pierre GARCIN | Jeannot LAMBERTON | Daniel ANDRES | Albert OYHANCABAL |
5 secouristes de la Croix Rouge | 3 sapeurs-pompiers | 6 CRS 47 | 2 pilotes d'hélicoptère |
Du 19 au 22 septembre :
Alain MARBACH | Serge AVIOTTE | Patrick PENEZ | Bruno BEGOU | Georges GROSEIL |
Georges MARBACH | Serge GRASSI | Gérard BLANC | Philippe MOIGNET | Pascal GROSEIL |
Daniel ANDRES | Robert JEAN | Marc FERRARI | Lucien CHABERT | Marc PAPET |
Jean-Louis ROCOURT | Albert OYHANCABAL | Gérard CANOT BRUYERE | Henri-Jacques SENTIS | Jean-Pierre AMBROSINI |
Jean-Louis BLANCHARD | Étienne CHAMPLOVIER | Baudouin LISMONDE | Pierre RIAS | Gilles LINGER |
Pierre CHABERT | Jacques MASSON | Édouard MEUNIER | Frédéric POGGIA | Bruno TALOUR |
Jacques ORSOLA | BILLAUD | Maurice MONACI | Jean RIAILLON | Jacques LOPEZ |
Denis GIAUQUE | Pierre GIAUQUE | François MORLE | Jacques CARPEN | Robert GOUGEON |
Bernard PLAN | Guy SENEVIER | Fernand PETZL | Paul PETZL | Maurice JACQUET |
Alain GRADENE | Christian PLASSE | Jacquie GLAUDA | Bernard LIPS | Michel SIMEON |
Xavier TURIN | Rémy ANDIEUX | Claude SERRET | Alain GRESSE | Roland CHENEVIER |
Michel BUGNET | Mike MEREDITH | 1 gendarme spéléo | 4 secouristes de la Croix Rouge | 3 sapeurs-pompiers |
6 CRS 47 | 2 pilotes d'hélicoptère |
Parmi les sauveteurs, on note la présence de Roland C., victime d'une crue l'année suivante à Gournier.
Épilogue
Documents
Articles de presse
Sources
- Compte-rendu établi par Fernand PETZL, le 24 septembre 1975.
- Rapport du Burney Caving Club, rédigé par Derek PATTERSON.
- Témoignage de Mike MEREDITH, recueilli par Fernand PETZL.
- Extrait de la délibération du Conseil Général de l'Isère – séance du 6 janvier 1976 – commission du budget.