2002-05-23 : Cuves de Sassenage : Différence entre versions

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Le mercredi 23 mai, entre 1h00 du matin et midi, 45mm d’eau tombent sur le Vercors. Ces précipitations sont précédées par un vent du sud qui amène une hausse sensible des températures. Ceci entraîne de gros volumes d’eau sous terre qui arrivent dans un réseau déjà saturé, ce qui a pour conséquence d’accélérer le temps de transit entre la surface et l'exutoire des Cuves.
 
Le mercredi 23 mai, entre 1h00 du matin et midi, 45mm d’eau tombent sur le Vercors. Ces précipitations sont précédées par un vent du sud qui amène une hausse sensible des températures. Ceci entraîne de gros volumes d’eau sous terre qui arrivent dans un réseau déjà saturé, ce qui a pour conséquence d’accélérer le temps de transit entre la surface et l'exutoire des Cuves.
  
Un groupe de 22 enfants entre dans la cavité vers 14h. Ils doivent marcher sur les côtés pour ne pas mouiller leurs chaussures. À 14h50, sur le chemin du retour, le groupe est surpris par la montée brutale des eaux. Le guide décide de les mettre à l’abri hors du courant, en hauteur. Il sort donner l’alerte et envoie un autre guide rejoindre le groupe. Le premier guide qui est sorti donner l'alerte reste à disposition du Conseiller Technique tout au long de l’opération. Il a apporté des informations essentielles au bon déroulement du sauvetage.
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Un groupe de 22 enfants entre dans la cavité vers 14h. Ils doivent marcher sur les côtés au niveau du passage des Enfers, pour ne pas mouiller leurs chaussures. À 14h50, sur le chemin du retour, le groupe est surpris par la montée brutale des eaux. Le guide décide de les mettre à l’abri hors du courant, en hauteur. Il sort donner l’alerte et envoie un autre guide rejoindre le groupe. Le premier guide qui est sorti donner l'alerte reste à disposition du Conseiller Technique tout au long de l’opération. Il a apporté des informations essentielles au bon déroulement du sauvetage.
  
Un peu avant 15h00, l’alerte est réceptionnée au CODIS. L’opérateur envoie immédiatement sur les lieux le fourgon pompe tonne et l’ambulance du Centre de Secours de Fontaine. En même temps, il dépêche sur place une équipe de plongeurs non spéléologues, des effectifs du GRIMP et un officier. Ces personnels partent sans aucune notion de secours spéléologique. Le SAMU fait de même. La CRS ALPES est informée de l’accident à la demande du témoin et envoie sur place une première équipe rejointe par une seconde. Ce n’est qu’à 15h26 qu’un Conseiller Technique est joint. Il apprend alors que des moyens de première intervention ont été envoyés sans concertation. Il se rend sur les lieux après avoir prévenu le SIDPC.
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Un peu avant 15h00, l’alerte est réceptionnée au CODIS. L’opérateur envoie immédiatement sur les lieux le fourgon pompe tonne et l’ambulance du Centre de Secours de Fontaine. En même temps, il dépêche sur place une équipe de plongeurs non spéléologues, des effectifs du GRIMP et un officier. Ces personnels partent sans aucune notion de secours spéléologique. Le SAMU fait de même. La CRS ALPES est informée de l’accident à la demande du témoin et envoie sur place une première équipe rejointe par une seconde. Ce n’est qu’à 15h26 qu’un Conseiller Technique (Thierry LARRIBE) est joint. Il apprend alors que des moyens de première intervention ont été envoyés sans concertation. Il se rend sur les lieux après avoir prévenu le SIDPC.
  
 
Une équipe du GRIMP tente 2 reconnaissances mais n'arrive pas à atteindre le groupe car le niveau de l'eau monte (40 cm en 10 min). Une fois sur place, le Conseiller Technique constate qu'il est impossible d’installer une corde au plafond de la galerie. Par suite, la crue a entraîné la formation d’une zone entièrement noyée de 30 m. Pour atteindre le groupe, il est d’abord envisagé de faciliter l’écoulement de l’eau en élargissant un exutoire inférieur et en détruisant un barrage situé près de l’entrée. Une fois que le guide eut fourni la topographie précise des lieux, le premier chantier est abandonné car il y a en amont des passages étroits qui compromettent le succès de la solution choisie. Deux spéléologues maîtrisant bien les problèmes hydrologiques sont alors chargés de vérifier l’efficacité de la destruction du barrage : leur conclusion est que cela n’apportera rien.
 
Une équipe du GRIMP tente 2 reconnaissances mais n'arrive pas à atteindre le groupe car le niveau de l'eau monte (40 cm en 10 min). Une fois sur place, le Conseiller Technique constate qu'il est impossible d’installer une corde au plafond de la galerie. Par suite, la crue a entraîné la formation d’une zone entièrement noyée de 30 m. Pour atteindre le groupe, il est d’abord envisagé de faciliter l’écoulement de l’eau en élargissant un exutoire inférieur et en détruisant un barrage situé près de l’entrée. Une fois que le guide eut fourni la topographie précise des lieux, le premier chantier est abandonné car il y a en amont des passages étroits qui compromettent le succès de la solution choisie. Deux spéléologues maîtrisant bien les problèmes hydrologiques sont alors chargés de vérifier l’efficacité de la destruction du barrage : leur conclusion est que cela n’apportera rien.
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Dans le même temps, le guide indique qu’une galerie supérieure pourrait permettre de rejoindre le groupe. Il est donc envisagé d’engager une équipe sur cet itinéraire. Malheureusement, le conduit est complètement obstrué.
 
Dans le même temps, le guide indique qu’une galerie supérieure pourrait permettre de rejoindre le groupe. Il est donc envisagé d’engager une équipe sur cet itinéraire. Malheureusement, le conduit est complètement obstrué.
  
Vers 19h, la décrue s’amorce et l’installation d’une main courante au plafond de la galerie est reprise. En effet, la baisse du niveau de l’eau a formé une petite revanche permettant avec de grandes difficultés l’installation de la corde. En parallèle, la découverte d’une autre galerie supérieure parcourue par un courant d’air laisse entrevoir un autre chantier d’élargissement qui prend la bonne direction.
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Vers 19h, le Le préfet et Thierry LARRIBE rencontrent les parents regroupés au Théâtre en Rond de Sassenage. Ce dernier explique la situation et indique les moyens engagés et la stratégie.
  
Vers 21h, la main courante permet d’établir le contact avec le groupe. Afin d’accélérer et de sécuriser la sortie, il est décidé que les enfants utiliseraient la main courante. Il faut donc trouver du matériel de spéléologie adapté aux enfants (casques, baudriers, longes). C’est Laurent MINELLI, Conseiller Technique et professionnel de l’encadrement de groupe qui fournit le nombre suffisant de matériels individuels, par le biais de la société NSA que nous remercions. Dès que le niveau de l’eau l’a permis, le docteur France ROCOURT, Conseiller Technique, s’est engagée dans la cavité. Elle a pu examiner les enfants et conforter les impressions des sauveteurs. Malgré l’attente prolongée, elle les a trouvés en bonne santé morale et physique. Tous souffraient beaucoup du froid sans qu’il ne soit constaté d’hypothermie. Les conditions étant remplies, France ROCOURT décide de débuter l’évacuation.  
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Dans le même temps, la décrue s’amorce et l’installation d’une main courante au plafond de la galerie est reprise. En effet, la baisse du niveau de l’eau a formé une petite revanche permettant avec de grandes difficultés l’installation de la corde. En parallèle, la découverte d’une autre galerie supérieure parcourue par un courant d’air laisse entrevoir un autre chantier d’élargissement qui prend la bonne direction.
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Vers 21h, la main courante, installée au plafond de la galerie des Enfers, permet d’établir le contact avec le groupe. Afin d’accélérer et de sécuriser la sortie, il est décidé que les enfants utiliseraient la main courante. Il faut donc trouver du matériel de spéléologie adapté aux enfants (casques, baudriers, longes). C’est Laurent MINELLI, Conseiller Technique et professionnel de l’encadrement de groupe qui fournit le nombre suffisant de matériels individuels, par le biais de la société NSA que nous remercions. Dès que le niveau de l’eau l’a permis, le docteur France ROCOURT, Conseiller Technique, s’est engagée dans la cavité. Elle a pu examiner les enfants et conforter les impressions des sauveteurs. Malgré l’attente prolongée, elle les a trouvés en bonne santé morale et physique. Tous souffraient beaucoup du froid sans qu’il ne soit constaté d’hypothermie. Les conditions étant remplies, France ROCOURT décide de débuter l’évacuation.  
  
 
Chaque enfant a été accompagné par un sauveteur et des plongeurs étaient présent pour compléter le dispositif. Vers 22h30 le groupe commence sa progression vers la sortie. Le retour a l'air libre s'effectue entre 22h50 et 0h15.
 
Chaque enfant a été accompagné par un sauveteur et des plongeurs étaient présent pour compléter le dispositif. Vers 22h30 le groupe commence sa progression vers la sortie. Le retour a l'air libre s'effectue entre 22h50 et 0h15.

Version du 20 décembre 2020 à 23:38

Cuves de Sassenage
23 mai 2002
Année 2002
Date 23/05/2002
Massif Vercors
Département Isère
Nombre de Victimes 22
Durée Moins de 12h
Nombre de Sauveteurs 74

Le mercredi 23 mai, entre 1h00 du matin et midi, 45mm d’eau tombent sur le Vercors. Ces précipitations sont précédées par un vent du sud qui amène une hausse sensible des températures. Ceci entraîne de gros volumes d’eau sous terre qui arrivent dans un réseau déjà saturé, ce qui a pour conséquence d’accélérer le temps de transit entre la surface et l'exutoire des Cuves.

Un groupe de 22 enfants entre dans la cavité vers 14h. Ils doivent marcher sur les côtés au niveau du passage des Enfers, pour ne pas mouiller leurs chaussures. À 14h50, sur le chemin du retour, le groupe est surpris par la montée brutale des eaux. Le guide décide de les mettre à l’abri hors du courant, en hauteur. Il sort donner l’alerte et envoie un autre guide rejoindre le groupe. Le premier guide qui est sorti donner l'alerte reste à disposition du Conseiller Technique tout au long de l’opération. Il a apporté des informations essentielles au bon déroulement du sauvetage.

Un peu avant 15h00, l’alerte est réceptionnée au CODIS. L’opérateur envoie immédiatement sur les lieux le fourgon pompe tonne et l’ambulance du Centre de Secours de Fontaine. En même temps, il dépêche sur place une équipe de plongeurs non spéléologues, des effectifs du GRIMP et un officier. Ces personnels partent sans aucune notion de secours spéléologique. Le SAMU fait de même. La CRS ALPES est informée de l’accident à la demande du témoin et envoie sur place une première équipe rejointe par une seconde. Ce n’est qu’à 15h26 qu’un Conseiller Technique (Thierry LARRIBE) est joint. Il apprend alors que des moyens de première intervention ont été envoyés sans concertation. Il se rend sur les lieux après avoir prévenu le SIDPC.

Une équipe du GRIMP tente 2 reconnaissances mais n'arrive pas à atteindre le groupe car le niveau de l'eau monte (40 cm en 10 min). Une fois sur place, le Conseiller Technique constate qu'il est impossible d’installer une corde au plafond de la galerie. Par suite, la crue a entraîné la formation d’une zone entièrement noyée de 30 m. Pour atteindre le groupe, il est d’abord envisagé de faciliter l’écoulement de l’eau en élargissant un exutoire inférieur et en détruisant un barrage situé près de l’entrée. Une fois que le guide eut fourni la topographie précise des lieux, le premier chantier est abandonné car il y a en amont des passages étroits qui compromettent le succès de la solution choisie. Deux spéléologues maîtrisant bien les problèmes hydrologiques sont alors chargés de vérifier l’efficacité de la destruction du barrage : leur conclusion est que cela n’apportera rien.

Dans le même temps, le guide indique qu’une galerie supérieure pourrait permettre de rejoindre le groupe. Il est donc envisagé d’engager une équipe sur cet itinéraire. Malheureusement, le conduit est complètement obstrué.

Vers 19h, le Le préfet et Thierry LARRIBE rencontrent les parents regroupés au Théâtre en Rond de Sassenage. Ce dernier explique la situation et indique les moyens engagés et la stratégie.

Dans le même temps, la décrue s’amorce et l’installation d’une main courante au plafond de la galerie est reprise. En effet, la baisse du niveau de l’eau a formé une petite revanche permettant avec de grandes difficultés l’installation de la corde. En parallèle, la découverte d’une autre galerie supérieure parcourue par un courant d’air laisse entrevoir un autre chantier d’élargissement qui prend la bonne direction.

Vers 21h, la main courante, installée au plafond de la galerie des Enfers, permet d’établir le contact avec le groupe. Afin d’accélérer et de sécuriser la sortie, il est décidé que les enfants utiliseraient la main courante. Il faut donc trouver du matériel de spéléologie adapté aux enfants (casques, baudriers, longes). C’est Laurent MINELLI, Conseiller Technique et professionnel de l’encadrement de groupe qui fournit le nombre suffisant de matériels individuels, par le biais de la société NSA que nous remercions. Dès que le niveau de l’eau l’a permis, le docteur France ROCOURT, Conseiller Technique, s’est engagée dans la cavité. Elle a pu examiner les enfants et conforter les impressions des sauveteurs. Malgré l’attente prolongée, elle les a trouvés en bonne santé morale et physique. Tous souffraient beaucoup du froid sans qu’il ne soit constaté d’hypothermie. Les conditions étant remplies, France ROCOURT décide de débuter l’évacuation.

Chaque enfant a été accompagné par un sauveteur et des plongeurs étaient présent pour compléter le dispositif. Vers 22h30 le groupe commence sa progression vers la sortie. Le retour a l'air libre s'effectue entre 22h50 et 0h15.

À leur sortie, les enfants ont été pris en charge par le SAMU pour un examen rapide et par les pompiers pour la descente du sentier qui mène au village.

Sauveteurs engagés

Sont intervenus sur cette opération :

3SI
Thierry DUCROS Thierry LARRIBE Yannick LAUNAY Joel BALAY
Philippe QUINCIEU France ROCOURT Éric SANSON Laurent MINELLI
Alain MAURICE Christine LEROCH Gilbert DJURAKDJIAN Baudouin LISMONDE
Jean-Louis ROCOURT Serge CAILLAULT Pierre LATAPIE Agnès MONTAUFIER
Caroline CURFS François DEFELIX Guy FERRANDO Pascal COLLET
Élise DUBOUYS Jean HERAUD François LANDRY Thierry MIGUET
Albert OYHANCABAL Bernard OYHANCABAL Éric LAROCHE-JOUBERT Yann CAIRO
Pascal GUILLERMIER Patrick GHIRARDI Paul MACKRILL Pascal ORCHAMP
Fabrice MOUREAU
SDIS - Spéléologues
Eric THOMAS Arnaud MATRAY Jean-Pierre LEGER Christophe DUSFOUR
Jean-Paul FURNON Hugues NOLIN
SDIS - plongeurs
David BIANZANI Laurent MESTRE SURACI ARQUENA
GARCIA FILLON GERMAIN BOLOGNIA
CHATEL VERGNIAU
CRS ALPES
Pierre PELCENER Philippe CHARRETON David GENDRE Serge NAVALE
Éric CALVA Amaury de CROUTTE Olivier PLASSOT Laurent SOULIER
Yvan FAURE Philippe BOUTEILLE Benjamin VALLAT Marc SANTAMARIA
PGHM
Dominique LETANG Jean-Christophe PLE Dany DEBOUYS
ADRASEC
Claude GIRY André FAUGERE Thierry REGINA Sébastien GROS
Régis AUBOURG Jacques AURIOL René AULANIER Jean-Claude DUTHIL
Ernest BOUSQUET Jean-Paul YONNET