1961-08-25 : Trou du Glaz : Différence entre versions

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== Le contexte ==
 
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6 scouts menés par Jean-Pierre C. et Jean-Pierre F., partis visiter le [[:Catégorie:Trou du Glaz|trou du Glaz]] le 23 août ne sont pas ressortis. Avant leur expédition, ils étaient passés voir Fernand PETZL qu'ils quittent sans préciser leur itinéraire souterrain.  
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6 scouts menés par Jean-Pierre C. et Jean-Pierre F., partis visiter le [[:Catégorie:Trou du Glaz|trou du Glaz]] le 23 août ne sont pas ressortis. Avant leur expédition, ils étaient passés voir Fernand PETZL qu'ils quittèrent sans préciser leur itinéraire souterrain.  
  
 
Jean Pierre C. est un spéléologue confirmé, il possède un plan du réseau. Le 24 au soir, ils ne sont pas ressortis. Le 25, l'alerte est donnée.  
 
Jean Pierre C. est un spéléologue confirmé, il possède un plan du réseau. Le 24 au soir, ils ne sont pas ressortis. Le 25, l'alerte est donnée.  
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Des membres du SGCAF répondent à l'appel et convergent vers la caserne de la place d'Apvril à Grenoble. Des moyens humains sont dépêchés sur place au moyen de camions GMC de la gendarmerie : des spéléologues et des gendarmes du Groupe Spécialisé de Haute Montagne (GSHM) menés par le chef AUGEROT. Dans l'équipe de sauveteurs spéléo menée par Fernand PETZL figurent notamment, Francis DERCOMTE (certainement François PERCOMTE), Raymond MAHO, Jacques PIJAZ, Gérard DUCHOLETTE, Michel LACOSTE, Bernard RAFIENNA, Gérard CAREL, Pierre LAFOND, Jean DREVET, Gérard BUCHOLTZER, PIZAR et MUTIN (gendarme).  
 
Des membres du SGCAF répondent à l'appel et convergent vers la caserne de la place d'Apvril à Grenoble. Des moyens humains sont dépêchés sur place au moyen de camions GMC de la gendarmerie : des spéléologues et des gendarmes du Groupe Spécialisé de Haute Montagne (GSHM) menés par le chef AUGEROT. Dans l'équipe de sauveteurs spéléo menée par Fernand PETZL figurent notamment, Francis DERCOMTE (certainement François PERCOMTE), Raymond MAHO, Jacques PIJAZ, Gérard DUCHOLETTE, Michel LACOSTE, Bernard RAFIENNA, Gérard CAREL, Pierre LAFOND, Jean DREVET, Gérard BUCHOLTZER, PIZAR et MUTIN (gendarme).  
  
Après avoir trouvé un campement vide à Perquelin, une équipe entre par le [[:Catégorie:Trou du Glaz|Glaz]], l'autre par le [[:Catégorie:Grotte du Guiers Mort|Guiers Mort]], il est 18h. Une équipe de la CRS 147 est prête à intervenir le lendemain si nécessaire. Un sauveteur de l'équipe entrée par la [[:Catégorie:Grotte du Guiers Mort|grotte du Guiers Mort]] est victime d'une chute au niveau de la vire au stalactite. Les autres membres de l'équipe sont obligés de l'évacuer.
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Après avoir trouvé un campement vide à Perquelin, une équipe entre par le [[:Catégorie:Trou du Glaz|Glaz]], l'autre par le [[:Catégorie:Grotte du Guiers Mort|Guiers Mort]], il est 18h. Une équipe de la CRS 147 est prête à intervenir le lendemain si nécessaire. Un sauveteur de l'équipe entrée par la [[:Catégorie:Grotte du Guiers Mort|grotte du Guiers Mort]] est victime d'une chute au niveau de la Vire aux Stalactites. Les autres membres de l'équipe sont obligés de l'évacuer.
  
 
Le groupe est finalement retrouvé en panne de lumière.
 
Le groupe est finalement retrouvé en panne de lumière.
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''PETZL, sans nouvelles d’eux à cette date limite, donne l’alerte. La majorité des membres actifs du SGCAF répond à cet appel. Tôt le matin, nous nous présentons à la caserne Place d’Apvril à Grenoble. Le Préfet Noël Coquand nous y accueille ainsi que PETZL qui dirige les opérations. Ce dernier fait un premier point, plutôt qu’à un accident, il privilégie une panne de lumière ou un trajet dans une mauvaise direction. Nous prenons place dans des GMC du GSHM (Groupe de Secours en Haute Montagne) de la gendarmerie, qui nous acheminent jusqu'au col des Ayes sous la Dent de Crolles. N’ayant pas de précision sur le trajet emprunté par les scouts, nous sommes répartis en plusieurs équipes chargées d’effectuer les traversées classiques''.  
 
''PETZL, sans nouvelles d’eux à cette date limite, donne l’alerte. La majorité des membres actifs du SGCAF répond à cet appel. Tôt le matin, nous nous présentons à la caserne Place d’Apvril à Grenoble. Le Préfet Noël Coquand nous y accueille ainsi que PETZL qui dirige les opérations. Ce dernier fait un premier point, plutôt qu’à un accident, il privilégie une panne de lumière ou un trajet dans une mauvaise direction. Nous prenons place dans des GMC du GSHM (Groupe de Secours en Haute Montagne) de la gendarmerie, qui nous acheminent jusqu'au col des Ayes sous la Dent de Crolles. N’ayant pas de précision sur le trajet emprunté par les scouts, nous sommes répartis en plusieurs équipes chargées d’effectuer les traversées classiques''.  
  
''Une dernière équipe dont je fais partie est chargée de pénétrer par le Guiers-Mort et d’aller jusqu'à un endroit appelé la cascade Elisabeth vérifier si une échelle de dix mètres y a été installée, ce qui est indispensable pour ressortir du réseau si on y est entré soit par le P40 ou le Trou du Glaz. Jean Drevet qui connait un peu ce secteur prend la direction de l’équipe que nous formons avec Bucholtzer, Pizard et le gendarme Mutin. Drevet se réjouit car le siphon d’entrée est désamorcé ce qui va nous faire gagner du temps. Quinze minutes après avoir pénétré dans la cavité, nous sommes complètement égarés dans un labyrinthe de galeries dont la faible hauteur nous oblige à progresser courbés, une position pénible. Soit nous tournons en rond, soit nous tombons sur un cul de sac.''
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''Une dernière équipe dont je fais partie est chargée de pénétrer par le Guiers-Mort et d’aller jusqu'à un endroit appelé la cascade Elisabeth vérifier si une échelle de dix mètres y a été installée, ce qui est indispensable pour ressortir du réseau si on y est entré soit par le P40, soit par le Trou du Glaz. Jean Drevet qui connait un peu ce secteur prend la direction de l’équipe que nous formons avec Bucholtzer, Pizard et le gendarme Mutin. Drevet se réjouit car le siphon d’entrée est désamorcé ce qui va nous faire gagner du temps. Quinze minutes après avoir pénétré dans la cavité, nous sommes complètement égarés dans un labyrinthe de galeries dont la faible hauteur nous oblige à progresser courbés, une position pénible. Soit nous tournons en rond, soit nous tombons sur un cul de sac.''
  
 
''Heureusement nous restons groupés. Une pause nous permet de faire le point. Jusqu'à présent, nous avons emprunté les galeries devant lesquelles sont érigés des Cairns qui sur les chemins de montagne indiquent la bonne direction, alors qu'ici nous comprenons que c'est l’inverse. Les premiers explorateurs les ont érigés pour se souvenir qu'il ne faut plus emprunter ces passages qui ne donnent nulle part. À partir de cette constatation, nous finissons par retrouver le bon chemin. La cascade Elisabeth est équipée d'une échelle qui prouve que les scouts devaient bien sortir de ce côté.
 
''Heureusement nous restons groupés. Une pause nous permet de faire le point. Jusqu'à présent, nous avons emprunté les galeries devant lesquelles sont érigés des Cairns qui sur les chemins de montagne indiquent la bonne direction, alors qu'ici nous comprenons que c'est l’inverse. Les premiers explorateurs les ont érigés pour se souvenir qu'il ne faut plus emprunter ces passages qui ne donnent nulle part. À partir de cette constatation, nous finissons par retrouver le bon chemin. La cascade Elisabeth est équipée d'une échelle qui prouve que les scouts devaient bien sortir de ce côté.

Version du 5 janvier 2021 à 18:07

Trou du Glaz
25 août 1961
Année 1961
Date 25/08/1961
Massif Chartreuse
Département Isère
Nombre de Victimes 6
Durée 12-24h
Nombre de Sauveteurs Moins de 16

Le contexte

6 scouts menés par Jean-Pierre C. et Jean-Pierre F., partis visiter le trou du Glaz le 23 août ne sont pas ressortis. Avant leur expédition, ils étaient passés voir Fernand PETZL qu'ils quittèrent sans préciser leur itinéraire souterrain.

Jean Pierre C. est un spéléologue confirmé, il possède un plan du réseau. Le 24 au soir, ils ne sont pas ressortis. Le 25, l'alerte est donnée.

Des membres du SGCAF répondent à l'appel et convergent vers la caserne de la place d'Apvril à Grenoble. Des moyens humains sont dépêchés sur place au moyen de camions GMC de la gendarmerie : des spéléologues et des gendarmes du Groupe Spécialisé de Haute Montagne (GSHM) menés par le chef AUGEROT. Dans l'équipe de sauveteurs spéléo menée par Fernand PETZL figurent notamment, Francis DERCOMTE (certainement François PERCOMTE), Raymond MAHO, Jacques PIJAZ, Gérard DUCHOLETTE, Michel LACOSTE, Bernard RAFIENNA, Gérard CAREL, Pierre LAFOND, Jean DREVET, Gérard BUCHOLTZER, PIZAR et MUTIN (gendarme).

Après avoir trouvé un campement vide à Perquelin, une équipe entre par le Glaz, l'autre par le Guiers Mort, il est 18h. Une équipe de la CRS 147 est prête à intervenir le lendemain si nécessaire. Un sauveteur de l'équipe entrée par la grotte du Guiers Mort est victime d'une chute au niveau de la Vire aux Stalactites. Les autres membres de l'équipe sont obligés de l'évacuer.

Le groupe est finalement retrouvé en panne de lumière.

Témoignage

Dans J'ai marché sous la Terre, Raymond MAHO raconte [1]:

« Jeudi 23 août 1961, six scouts pénètrent dans le réseau souterrain de la Dent de Crolles. Auparavant, ils ont contacté Fernand PETZL, un des premiers explorateurs de cet immense labyrinthe de plus de trente kilomètres de galeries connues, pour lui demander conseil sur trois traversées possibles. Ils le quittent sans préciser leur choix, Glaz-Annette, P40-Guiers Mort ou Glaz-Guiers. Ils ont donné comme date maximum de fin d’expédition le vendredi 24 août à minuit.

PETZL, sans nouvelles d’eux à cette date limite, donne l’alerte. La majorité des membres actifs du SGCAF répond à cet appel. Tôt le matin, nous nous présentons à la caserne Place d’Apvril à Grenoble. Le Préfet Noël Coquand nous y accueille ainsi que PETZL qui dirige les opérations. Ce dernier fait un premier point, plutôt qu’à un accident, il privilégie une panne de lumière ou un trajet dans une mauvaise direction. Nous prenons place dans des GMC du GSHM (Groupe de Secours en Haute Montagne) de la gendarmerie, qui nous acheminent jusqu'au col des Ayes sous la Dent de Crolles. N’ayant pas de précision sur le trajet emprunté par les scouts, nous sommes répartis en plusieurs équipes chargées d’effectuer les traversées classiques.

Une dernière équipe dont je fais partie est chargée de pénétrer par le Guiers-Mort et d’aller jusqu'à un endroit appelé la cascade Elisabeth vérifier si une échelle de dix mètres y a été installée, ce qui est indispensable pour ressortir du réseau si on y est entré soit par le P40, soit par le Trou du Glaz. Jean Drevet qui connait un peu ce secteur prend la direction de l’équipe que nous formons avec Bucholtzer, Pizard et le gendarme Mutin. Drevet se réjouit car le siphon d’entrée est désamorcé ce qui va nous faire gagner du temps. Quinze minutes après avoir pénétré dans la cavité, nous sommes complètement égarés dans un labyrinthe de galeries dont la faible hauteur nous oblige à progresser courbés, une position pénible. Soit nous tournons en rond, soit nous tombons sur un cul de sac.

Heureusement nous restons groupés. Une pause nous permet de faire le point. Jusqu'à présent, nous avons emprunté les galeries devant lesquelles sont érigés des Cairns qui sur les chemins de montagne indiquent la bonne direction, alors qu'ici nous comprenons que c'est l’inverse. Les premiers explorateurs les ont érigés pour se souvenir qu'il ne faut plus emprunter ces passages qui ne donnent nulle part. À partir de cette constatation, nous finissons par retrouver le bon chemin. La cascade Elisabeth est équipée d'une échelle qui prouve que les scouts devaient bien sortir de ce côté. Après concertation, nous décidons de progresser au maximum dans le réseau. Arrivés dans un canyon dans lequel d'après Drevet, une galerie doit déboucher en hauteur "la vire aux stalactites", nous nous mettons à la recherche d’une ouverture au sommet de la paroi. Dès que nous pensons l'avoir trouvée, Bucholtzer tente l’escalade suivi du gendarme. Ils se sont élevés de plusieurs mètres lorsque Bucholtzer prend appuis sur une prise qui cède. Il tombe sur le gendarme qui le repousse violemment pour ne pas être entraîné avec lui et termine sa chute à cinquante centimètres de moi les bras en l'air, puis il s’affaisse lentement en pliant les genoux. Nous nous précipitons pour le soutenir. Devant sa grimace de douleur, nous pensons qu'il a les deux jambes brisées, mais à la surprise générale, il s’en tire avec une fracture à un poignet et se plaint d’une douleur à une cheville. Aussitôt, nous décidons de ressortir notre collègue sans nous douter que les six scouts sont bloqués en panne de lumière dans cette fameuse "vire aux stalactites" que nous cherchions au mauvais endroit. C’est donc une autre équipe qui les trouve et les ressort.

J’ai 15 ans depuis le 11 mai et c’est mon premier sauvetage. »

Épilogue

Moins de 16 sauveteurs ont été engagés sur cette opération pour laquelle Fernand PETZL note 150 Francs de repas, 100 Francs de frais de déplacement et 750 Francs de vacations.

Articles de presse

Notes et références

Références

  1. Raymond MAHO - J'ai marché sous la Terre, Autres Talents, (2017)