2017-06-15 : Font Estramar : Différence entre versions

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''« Un plongeur Finlandais est porté disparu dans la zone profonde et terminale de la résurgence de Font Estramar. C'est son équipe, composée de son binôme et de deux plongeurs d'assistances, qui donne l'alerte.''
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''Une équipe du SSF est réquisitionnée, quelques jours après l'accident, par le Procureur de la République. La mission est de localiser la personne dans la zone profonde, de réaliser des images pour les investigations d'enquête de gendarmerie et de récupérer l'ordinateur de plongée de la victime. L'équipe est composée de 10 plongeurs, de 4 Techniciens Référents Secours Plongée (TRSP), d'un technicien de surface, du Conseiller Technique Spéléo Secours des Pyrénées-Orientales (CTDS 66), et d'un Conseiller Technique National (CTN).''
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''En amont, un entretien est réalisé entre le TRSP et le plongeur témoin de l'accident. L'objectif est de situer en fonction des circonstances de l'accident, le lieu supposé de la victime. Une analyse détaillée de l'ordinateur du témoin (courbe temps / profondeur) permet de déterminer la séparation du binôme dans la zone des moins 200 m de profondeur.''
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''L'objectif de la première journée est la préparation des gaz pour les plongées profondes : mélanges suroxygénés pour une meilleur décompression (NITROX), mélange appauvri en oxygène, avec de l'hélium remplaçant l'azote, pour effectuer des plongées profondes (TRIMIX). Cette première journée permet également l’installation des amarrages de deux cloches de décompression qui permettent d'effectuer les longs paliers proches de la surface dans une bâche remplie d'air, permettant un confort thermique du haut du corps. Enfin, la sécurisation du site est effectuée, avec la mise en place de mains courantes.''
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''Les tâches du second jour sont la finalisation des gaz, la dépose dans la cavité de multiples bouteilles de sécurité et de décompression entre - 6m et - 110m de profondeur. Celles-ci étalées, tout au long de la progression, permettent d'assurer les pannes complètes de deux plongeurs (système de respiration principal et secondaire), revenant d'une plongée à moins 150 mètres. Ces plongées de dépose sont réalisées en binôme et en recycleur, pour garantir un temps de travail plus long (grande autonomie) et une décompression optimisée. Chaque plongeur utilise des propulseurs, afin de parcourir rapidement et confortablement, les longues distances pour arriver dans leur zone de travail (jusqu'à 600 mètres de l'entrée et une profondeur de moins 110 mètres).''
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''La troisième journée permet d'assurer le repos de l'équipe. L'ensemble des bouteilles mises en place, est vérifié en situation dans le siphon. Les plongeurs de pointe finalisent leur préparation. Les autorités effectuent leurs multiples recommandations et désignent les tâches à réaliser pour le déroulement de l’enquête.''
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''La quatrième journée est une journée importante, avec un départ décalé de chacun des plongeurs de pointe qui s'immergent en début de matinée. Dans la foulée, espacés d'environ une vingtaine de minute, les binômes des plongeurs d'assistance, partent au contact des plongeurs de pointe, pour permettre de les délester de leur matériel et ramener les informations sur leurs paramètres de plongée (profondeur maximum atteinte, temps fond, temps de décompression...). Dans le même temps, les bouteilles de sécurité et de décompression sont retirées de la cavité derrière les plongeurs fond effectuant leur lente remontée. Le plongeur le plus profond émerge de la résurgence après cinq heures d'immersion. Il a rempli ses objectifs et retrouvé la victime à une profondeur de moins 234 mètres.''
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''En début d'après-midi, l'ensemble du matériel a été retiré de sous l'eau, l'opération se clôture. »''
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Version actuelle datée du 29 janvier 2021 à 02:13

Font Estramar
15 juin 2017
Année 2017
Date 15/06/2017
Massif Corbières Maritimes
Département Pyrénées-Orientales
Nombre de Victimes 1
Durée 4 jours
Nombre de Sauveteurs 1

En juin 2017, David BIANZANI, membre de la 3SI, a été requis par le Procureur des Pyrénées-Orientales pour participer à la récupération du corps d'un plongeur finlandais décédé à 200 mètres de profondeur à la résurgence de Font Estramar.

Témoignage de David BIANZANI

« Un plongeur Finlandais est porté disparu dans la zone profonde et terminale de la résurgence de Font Estramar. C'est son équipe, composée de son binôme et de deux plongeurs d'assistances, qui donne l'alerte.

Une équipe du SSF est réquisitionnée, quelques jours après l'accident, par le Procureur de la République. La mission est de localiser la personne dans la zone profonde, de réaliser des images pour les investigations d'enquête de gendarmerie et de récupérer l'ordinateur de plongée de la victime. L'équipe est composée de 10 plongeurs, de 4 Techniciens Référents Secours Plongée (TRSP), d'un technicien de surface, du Conseiller Technique Spéléo Secours des Pyrénées-Orientales (CTDS 66), et d'un Conseiller Technique National (CTN).

En amont, un entretien est réalisé entre le TRSP et le plongeur témoin de l'accident. L'objectif est de situer en fonction des circonstances de l'accident, le lieu supposé de la victime. Une analyse détaillée de l'ordinateur du témoin (courbe temps / profondeur) permet de déterminer la séparation du binôme dans la zone des moins 200 m de profondeur.

L'objectif de la première journée est la préparation des gaz pour les plongées profondes : mélanges suroxygénés pour une meilleur décompression (NITROX), mélange appauvri en oxygène, avec de l'hélium remplaçant l'azote, pour effectuer des plongées profondes (TRIMIX). Cette première journée permet également l’installation des amarrages de deux cloches de décompression qui permettent d'effectuer les longs paliers proches de la surface dans une bâche remplie d'air, permettant un confort thermique du haut du corps. Enfin, la sécurisation du site est effectuée, avec la mise en place de mains courantes.

Les tâches du second jour sont la finalisation des gaz, la dépose dans la cavité de multiples bouteilles de sécurité et de décompression entre - 6m et - 110m de profondeur. Celles-ci étalées, tout au long de la progression, permettent d'assurer les pannes complètes de deux plongeurs (système de respiration principal et secondaire), revenant d'une plongée à moins 150 mètres. Ces plongées de dépose sont réalisées en binôme et en recycleur, pour garantir un temps de travail plus long (grande autonomie) et une décompression optimisée. Chaque plongeur utilise des propulseurs, afin de parcourir rapidement et confortablement, les longues distances pour arriver dans leur zone de travail (jusqu'à 600 mètres de l'entrée et une profondeur de moins 110 mètres).

La troisième journée permet d'assurer le repos de l'équipe. L'ensemble des bouteilles mises en place, est vérifié en situation dans le siphon. Les plongeurs de pointe finalisent leur préparation. Les autorités effectuent leurs multiples recommandations et désignent les tâches à réaliser pour le déroulement de l’enquête.

La quatrième journée est une journée importante, avec un départ décalé de chacun des plongeurs de pointe qui s'immergent en début de matinée. Dans la foulée, espacés d'environ une vingtaine de minute, les binômes des plongeurs d'assistance, partent au contact des plongeurs de pointe, pour permettre de les délester de leur matériel et ramener les informations sur leurs paramètres de plongée (profondeur maximum atteinte, temps fond, temps de décompression...). Dans le même temps, les bouteilles de sécurité et de décompression sont retirées de la cavité derrière les plongeurs fond effectuant leur lente remontée. Le plongeur le plus profond émerge de la résurgence après cinq heures d'immersion. Il a rempli ses objectifs et retrouvé la victime à une profondeur de moins 234 mètres.

En début d'après-midi, l'ensemble du matériel a été retiré de sous l'eau, l'opération se clôture. »