1982-05-25 : Grotte de la Diau : Différence entre versions

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Le coût de l'opération pour l'Isère s'établit à 10 735,51 Francs.
 
Le coût de l'opération pour l'Isère s'établit à 10 735,51 Francs.
  
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Version actuelle datée du 23 octobre 2022 à 20:47

Grotte de la Diau
25 mai 1982
Année 1982
Date 25/05/1982
Massif Glières
Département Haute-Savoie
Nombre de Victimes 3
Durée Plus de 4 jours
Nombre de Sauveteurs 48

Le contexte

Le samedi 22 mai, vers 10h00, Didier F., 23 ans, Didier B., 27 ans, et Pierre K., 29 ans, s'engagent dans la tanne du Bel Espoir avec pour objectif d'effectuer la traversée et de sortir à la grotte de la Diau. Il fait beau. Au fur et à mesure qu'ils descendent, ils rencontrent de plus en plus d'eau. Certaines descentes s'effectuent sous le jet d'une cascade. À 16h30, ils se trouvent devant une voûte mouillante qui les bloquent. La cavité est en crue, ils trouvent refuge dans une niche à l'abri. Dehors, la météo se dégrade et le beau temps laisse la place à des averses qui amplifient la crue sous terre en provoquant la fonte de la neige présente en grosse quantité sur le Parmelan.

Ils aménagent leur refuge avec un tapis de cordes recouvert de combinaisons texair. Ils attendent sous leurs couvertures de survie et se réchauffent avec leurs lampes à carbures. Ils économisent la nourriture, la lumière et la chaleur. Ils alternent des périodes où ils sont couchés, avec d'autres où ils sont assis. Ils surveillent la décrue qui semble s'amorcer.

Le dimanche 23, au matin, ils tentent en vain de passer la voûte mouillante dont le niveau d'eau a baissé de plus d'1 mètre.

La deuxième tentative a lieu le mercredi 26 et, au matin, ils passent la voûte mouillante. Ils arrivent alors dans la Diau, mais la violence du courant les fait renoncer. Didier F. risque même la noyade alors qu'il est emporté par la rivière dont il s'extrait difficilement. Ils décident alors d'attendre à leur refuge, étant persuadés du déclenchement d'une opération de sauvetage.

L’opération de sauvetage est déclenchée dès le lundi 24 mai avec l'engagement de sauveteurs par les 2 cavités. L’équipe entrée par la tanne du Bel Espoir est bloquée à -430. L'autre équipe entre par la Diau, mais est rapidement bloquée par la crue. Les disparus ne sont pas découverts. Afin de lever tout doute, la zone séparant les deux entrées est fouillée en surface et une reconnaissance aérienne est effectuée. La neige fond en journée et des équipes de sauveteurs se retrouvent bloquées à plusieurs reprises. La progression dans la rivière en crue est particulièrement dangereuse et nécessite la pose d'équipement en hauteur. Les sauveteurs sont inquiets pour les disparus car ils ne les trouvent pas. Ne trouvant pas de corps dans la rivière, les sauveteurs pensent que les intéressés ont trouvé refuge en hauteur dans l'affluent des Grenoblois, point le plus éloigné des 2 entrées. Certaines missions du jeudi soir sont annulées compte tenu des prévisions météorologiques.

Le vendredi 28 mai, en soirée, les opérations de recherche reprennent.

Le samedi 29, à 5h00, le PC est informé de la découverte des 3 disparus qui ne sont pas blessés. L'équipe médicale de l'Isère entre alors par la tanne du Bel Espoir pour les rejoindre. Ils sortent le lendemain à 14h00.

Concernant les équipes iséroises, l'alerte parvient à Albert OYHANÇABAL le mardi 25 mai. Étant malade, il confie l'organisation des équipes de la 3SI à Georges GROSEIL, président du Comité Départemental, car Henri ROSSETTI est absent et Philippe MOIGNET est en entraînement avec les ambulanciers du SAMU 38. À 18h00, des spéléologues et des pompiers partent de Grenoble. Une première équipe est engagée le 26 mai. Une deuxième vague est prévue pour le jeudi. Ce sont les sauveteurs de la 3ème vague engagés le vendredi 28 et menés par Frédéric POGGIA qui découvrent les 3 spéléologues. Une 4ème équipe d'isérois est demandée pour le 29 mai.

Sauveteurs engagés

Ont pris part à l'opération pour l'Isère :

3SI
Avedis JANGOTCHIAN Alain ARTIGUE Baudouin LISMONDE
Patrick BLUSSON Gérard MARTINEZ Guy BRABANT
Guy MASSON Lucien CHABERT Jacques MASSON
Maurice CHIRON Philippe MOIGNET Jean-Louis DABENE
René PAREIN Alain DENIS Yves PERRET
Pierre GARCIN Frédéric POGGIA Pierre GIANESE
Jean-Pierre POUCHOT Georges GROSEIL Marc ROSSETTI
Jean-Claude HEINRICH Alain RUEL HERMEN
Jacky SORET Jean-Pierre VINCENT
SAMU38
Olivier KERGOMARD France GUILLAUME
Michel BARTHE Antoine BARRE
SDIS38
Gérard BRUNEL Noël RUFFET Alain ARTIGUE
BLUET BORDET CLERE
Pierre CROIZAT DIDIER Joël LAMBERT
MARIN MONVOISIN PIRAUD
PLANTIER JP BACHIMONT

Témoignage

France ROCOURT nous livre son témoignage :

« Appel le 24 mai émanant de la Préfecture de Haute-Savoie, qui est sans nouvelle de 3 spéléologues ayant entrepris la Traversée de la Diau Le 22 mai dans la matinée. Cette traversée se caractérise par une série de puits dans des zones boueuses qui rendent les cordes glissantes, suivi d’un affluent (l’affluent des Grenoblois) qui mène au cours principal. Au bout de cet affluent, il y a une zone potentiellement siphonnante lorsque le niveau de la rivière est haut. La rivière elle-même est potentiellement dangereuse en cas de crues. L’enneigement, sur le plateau du Parmelan, est encore conséquent. Et comme le soleil brille, c'est la crue tous les soirs.

Deux problèmes ont dominé dans le déroulement de ce secours :

Tout d'abord, dans la série de puits, la difficulté présentée par la remontée sur des cordes glaiseuses rendues très glissantes. Il faut savoir qu'à cette époque, les gâchettes ne sont pas fendues et les glissades sont fréquentes. Ensuite, le haut niveau d'eau de la rivière principale de la Diau, aggravé tous les jours par la crue correspondant à la fonte du manteau neigeux sur le plateau, ainsi que par de nombreuses précipitations durant la semaine du secours.

Les tentatives de jonction se multiplient d’abord par les puits, action abandonnée dans un premier temps en raison des glissades sur les cordes. Ensuite, les tentatives se multiplient par la rivière en engageant des plongeurs. L’un d’eux file au siphon terminal sans avoir vu l’affluent des Grenoblois.

Devant la difficulté de progression par la rivière, une nouvelle tentative a lieu par les puits. Celle-ci, menée par Alain MARBACH, est couronnée de succès. Les trois spéléos sont retrouvés vivants dans la nuit du 28 au 29 mai. Ils avaient fait plusieurs tentatives pour sortir, sans succès, en raison de la zone siphonnante et de la difficulté de remonter à trois (avec un seul croll) des puits arrosés.

Pour subsister une semaine ils avaient utilisé leur vivres de course et leur carbure. Lors de l’arrivée des secours, il leur restait juste un petit peu de carbure. Ils avaient donc respecté un jeûne important (avec seulement la possibilité de boire... de l’eau !!). Enfin, il leur restait une couverture de survie pour 3.

Lors de la jonction avec les sauveteurs, l’un d’entre eux est à peu près en forme, un autre se déplace à 4 pattes en raison de douleurs aux pieds (gelures), le dernier est légèrement lipothymique. Grâce aux vêtements secs et aux aliments, ils retrouvent assez de forces et de tonus pour sortir de la grotte par leur propres moyens, après un bivouac de 12 heures avec l’équipe venue les secourir.

L’assistance médicale a été réduite à des conseils et à l’injection d’un corticoïde au spéléo victime de gelures.»

Épilogue

Les 30 membres de la 3SI et les 18 pompiers ont mené 34 missions et passé 310 heures sous terre.

Le coût de l'opération pour l'Isère s'établit à 10 735,51 Francs.

Articles de presse

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