2013-08-01 : Gouffre Berger : Différence entre versions

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13 Bénévoles spéléologues membres de l'expédition ont participé au portage extérieur en fin d'opération et 2 compagnons de la victime ont commencé l'évacuation de la partie aquatique des Couffinades.
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13 bénévoles spéléologues membres de l'expédition ont participé au portage extérieur en fin d'opération et 2 compagnons de la victime ont commencé l'évacuation de la partie aquatique des Couffinades.
  
 
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Version actuelle datée du 29 janvier 2021 à 02:11

Gouffre Berger
01 août 2013
Année 2013
Date 01/08/2013
Massif Vercors
Département Isère
Nombre de Victimes 1
Durée 12-24h
Nombre de Sauveteurs 58

Adam R. est un spéléologue polonais établi en France (région de Strasbourg) avec son épouse et ses enfants. Il participe à une expédition internationale regroupant 200 personnes, qui a pour objectif la visite du gouffre Berger.

Le 1er août, lors de la descente, le spéléologue progresse en escalade sur des mains courantes pour éviter un passage aquatique. Il tient une corde avec un tour mort autour de la main pour avoir une meilleure prise lorsque ses pieds glissent. La traction de la corde lui luxe l'épaule. Il est 15h00. Il se trouve alors dans le passage des Couffinades, vers 640 mètres de profondeur. Un de ses coéquipiers remonte donner l'alerte. A la base des puits, vers -236, le témoin rencontre un autre membre de l'expédition et, pour une raison inexpliquée, il lui demande de retourner en surface pour donner l'alerte, il est 17h30. Cette seconde personne rejoint le bas du dernier puits (puits Aldo) et demande à quelqu'un qui se trouve au sommet de donner l'alerte à son tour. Ce troisième spéléologue, sort du gouffre vers 19h30 et rejoint le parking vers 20h30. Il compose le numéro vert du Spéléo Secours Français (SSF). C'est un membre de l'opérationnel national qui joint le Conseiller Technique Départemental (CTDS) de l'Isère, il est 20h36.

Le second, quant à lui, part au contact de la victime et prend au passage le canot au lac Cadoux. Arrivé à -640, il parvient à lui faire franchir les plans d'eau, ce qui fera gagner du temps pour l'évacuation. Une fois parvenue de l'autre côté, la victime demande fermement à stopper la progression, trop pénible à cause de la douleur. Ses accompagnateurs l'installent dans un nouveau point chaud. Cette décision a permis au groupe d'attendre les secours dans des conditions plus confortables et a évité l'aggravation de l'état du blessé (risque d'hypothermie). La présence d'un sauveteur du SSF 76/27 a favorisé la prise d'initiative. Le CTDS n'a donc jamais pu avoir un témoin direct. Il a été impossible de connaître les circonstances exactes de l'accident, ainsi que la localisation précise de la victime. Ce manque d'information est peu habituel dans le milieu spéléologique, plus habitué aux alertes claires et précises avec un témoin direct. Ce « flou » n'a clairement pas aidé à l'engagement rapide des moyens.

Sur place, il reste 4 compagnons de la victime sous terre, 3 en surface à l'entrée et 1 au parking de la Molière. Le CTDS appelle le CODIS à 20h46 et en parallèle François DE FELIX (CT adjoint) contacte le SAMU. L'OSAD donne son accord pour le déclenchement du PSS spéléo et le SAMU cherche un médecin « compatible -650 ». Le directeur de cabinet de la Préfecture est joint rapidement. Compte tenu du peu d'éléments en possession du CTDS, il demande que l'engagement soit limité à une équipe de reconnaissance avec un médecin et des moyens de transmission pour une meilleure évaluation de la situation. Il est prévu d'adapter le dispositif une fois l'état de la victime et sa localisation connus.

Cette stratégie permet d'engager le personnel strictement nécessaire mais a un inconvénient non négligeable, qui est de devoir attendre des moyens supplémentaires s'ils sont nécessaires, à minima 5 heures (transport et marche d'approche et descente à -500). L'alerte arrive vers 20h40 sur le téléphone mobile de Thierry LARRIBE, Conseiller Technique Départemental en spéléologie (CTDS). C'est un membre de l'opérationnel national du Spéléo Secours Français (SSF) qui relaie un message transmis par un témoin indirect de l'accident. Le contenu de l'alerte est très succinct : une luxation d'épaule à -640 au gouffre Berger. La victime est un homme.

Immédiatement, Thierry LARRIBE, qui ne se trouve pas à son domicile, joint François de FELIX, Conseiller Technique Adjoint (CTDSA) pour qu'il essaie d'obtenir plus d'informations sur la victime. Pendant ce temps, il contacte le docteur Isabelle FAVIER pour trouver un médecin qui maîtrise à la fois la réduction d'une luxation et la sédation et qui puisse aller à -640. Une fois rentré à son domicile Thierry LARRIBE appelle le CODIS et expose la situation à l'OSAD. Immédiatement après, il contacte le Directeur de Cabinet du Préfet pour obtenir le déclenchement du PSS spéléo. Compte tenu du peu d'informations contenues dans l'alerte, ce dernier préfère limiter l'engagement des premiers moyens à une équipe médicale. Des effectifs sont mis en pré-alerte, peu sont disponibles dans les corps professionnels et au sein de la 3SI.

À partir de 22h00, les premiers sauveteurs arrivent sur place. L'équipe médicale et les premiers secouristes (CRS et GRIMP) sont hélitreuillés à l'entrée du gouffre Berger et engagés dès 22h50. D'autres arrivent avec leurs véhicules personnels au parking du plateau de la Molière (commune d'Autrans). Le PC s'installe, une caravane terrestre se prépare. L'équipe de spéléologues est complétée par des randonneurs qui se portent volontaires pour aider au portage. Pendant que les premiers sauveteurs progressent en surface ou sous terre, au PC les CT et le COS calculent les besoins pour l'évacuation. Alors que les secouristes sont à -640, auprès de la victime, ils essaient à plusieurs reprises de transmettre des informations à la surface. Après ces tentatives infructueuses, ils renoncent temporairement au volet transmission de leur mission. Aucun message ne parvient à la surface avant 2h10 : il s'agit de Sylvain AMOLINI, infirmier, qui passant à -500 signale que les autres le précèdent et qu'il va au contact.

Le message suivant arrive à 4h10 de la côte -500, il donne le bilan de la victime tel que le médecin l'a rédigé à 1h30. Une relève de 10 personnes est demandée pour assurer la remontée jusqu'à -236. Peu après 5h00, le médecin demande un brancardage à partir de -236. Il va falloir engager du personnel pour l'évacuation. Compte tenu des délais d'acheminement, les renforts ne seront pas disponibles avant 6h30 - 7h30. Il est demandé à l'équipe sous terre de stopper sa progression, sauf avis contraire du médecin et de s'installer confortablement à -500, à la salle des Treize, dernier endroit vraiment au sec avant la base des puits.

Les différentes équipes professionnelles donnent leurs effectifs disponibles : 1 CRS, 5 gendarmes et aucun pompier isérois. Le SDIS38 contacte les départements voisins et trouve 1 pompier ardéchois et 3 savoyards. Ces effectifs constitueront la relève demandée. Pendant ce temps, les sauveteurs de la 3SI qui signalent leurs disponibilités sont mis en alerte, ils sont une vingtaine. En parallèle, les SSF des départements de la région recensent leurs sauveteurs. Ils nous informent rapidement qu'ils tiennent 30 spéléologues à notre disposition. Les 5 gendarmes et le médecin qui doit assurer la relève de son confrère, sont informés qu'ils seront héliportés. Le temps ainsi gagné compensera à peine le délai écoulé depuis la demande formulée à 4h10. Ils ont ainsi pu se reposer avant une journée qui s'annonce longue. Ils arrivent à l'entrée de la cavité entre 7h00 et 7h30 et s'engagent sous terre rapidement.

La troisième vague de sauveteurs est constituée uniquement de membres de la 3SI, disponibles sur site à partir de 7h00. Les équipes sont rapidement constituées et engagées avec pour mission de préparer l'équipement des puits et des méandres jusqu'à -236, en vue soit d'une simple assistance d'un blessé ayant conservé une partie de son autonomie ou conditionné en brancard. La stratégie adoptée est de favoriser l'autonomie de la victime pour éviter un brancardage mais aussi de se préparer à ce dernier le cas échéant. La partie la plus délicate, constituée de méandres hauts et étroits, fait l'objet d'une attention particulière. Les cordes sont amarrées de manière à permettre à la fois une progression en sécurité d'un blessé assisté de 2 sauveteurs qui l'entourent et le stationnement d'une quinzaine de secouristes qui se passent le brancard de mains en mains.

Le blessé quitte le point -500 vers 10h50 et arrive à -236 en 2 heures. Cette progression est extrêmement rapide compte tenu de l'état de l'intéressé. À 14h00, le spéléologue assisté de plusieurs sauveteurs est au sommet du premier puits. Un peu avant 16h00, il a franchi les méandres et se trouve à -80. Il sort à 16h54, sans avoir été brancardé. Grâce à l'action conjuguée de l'équipe médicale qui a su à la fois calmer la douleur et garder de la mobilité, de la forte volonté de l'intéressé, et des balanciers équipés par les sauveteurs, l'évacuation se termine avec 8 heures d'avance. Il est pris en charge par l'hélicoptère de la Sécurité Civile qui le dépose au CHU.

Pendant ce temps, les sauveteurs retirent des puits tous les équipements qu'ils avaient posés. Le dernier d'entre eux sort un peu après 18h00. Les autres ont entamé le retour vers le PC, à pied et pour une petite partie du parcours en véhicule tout terrain du SDIS 38 ou en quad.

À 20h00, tout le monde est au PC. À partir de 19h00, le véhicule logistique du SDIS distribue des repas chauds aux sauveteurs qui apprécient. À 21h00, tout le monde a quitté le site.

Sauveteurs engagés

Sont intervenus sur cette opération :

3SI
en surface
Martine MERLE Guy FERRANDO Martine GAZELLE François LANDRY
Morgane LARRIBE Thierry LARRIBE Pierre-Bernard LAUSSAC Lionel REVIL
Éric SANSON
sous terre
Céline BARRÈRE Frédérique BEDON Brice BEGOU Sébastien CHANTEPIE
Caroline CURFS Gaétan DE RASILLY Martin GERBAUX Tristan GODET
Isadora GUILLAMOT Olivier GUILLE Benoît JOLY Thierry MERLE
Pascal ORCHAMP Cécile PACAUT Jérémie QUERTIER Stéphane RANCHIN
Patrice ROTH Cécile SOULEAU Emmanuel TESSANE
à domicile
François DE FELIX Laurent MINELLI
ADRASEC38
Jacques AURIOL Didier AZAIS Ernest BOUSQUET Albert GUY
Guillaume GUY Alain PERDOUX
SDIS38
sous terre
Thierry DELOCHE ? DIBIN Christophe DUSFOUR Frédérique MIKELSKI
Nicolas MORAND Sylvain RENARD Steve VIDONI
en surface
Eric THOMAS
CRS ALPES
sous terre
Damien ASTOUL Jean-Baptiste BOIS Damien FILLON Lionel CHATAIN
en surface
Laurent JAUNATRE
PGHM38
sous terre
Jacques ANTOYE Laurent CHARBONNEL William GALIEGUE Mathieu GERVAISE
Sébastien GOSSET
en surface
Jean-Paul MIRABAILLE
SAMU38
François ALBASINI Sylvain AMOLINI Stéphane FRENEA

13 bénévoles spéléologues membres de l'expédition ont participé au portage extérieur en fin d'opération et 2 compagnons de la victime ont commencé l'évacuation de la partie aquatique des Couffinades.